Politique




Cheick Oumar Diallo : « Nous ne pouvons que demander le respect du délai de la Transition »

Cheick Oumar Diallo est le Coordinateur national du Mouvement Nouvel Horizon – Faso Jo Sira. Il répond aux questions de Journal…

Cheick Oumar Diallo est le Coordinateur national du Mouvement Nouvel Horizon – Faso Jo Sira. Il répond aux questions de Journal du Mali sur l’actualité politique.

Quel est votre regard sur la conduite actuelle de la Transition ?

Je crois qu’à l’heure actuelle elle fait face à d’énormes difficultés, qui tirent leur source de certaines erreurs d’appréciation et de choix qui ont très tôt multiplié inutilement les fronts socio-politiques à gérer : la communauté internationale, une grande partie de la classe politique, la société civile et plusieurs syndicats. En consacrant plus de temps à la gestion de ces fronts qu’à la résolution des problèmes essentiels du pays, comme la sécurité, la cherté de la vie ou encore le processus électoral, la Transition bute aujourd’hui, à la fin du délai qu’elle a pourtant promis de respecter.

Le MNH Faso Jo Sira, participera – t – il aux Assises nationales de la refondation ?

Le MNH – Faso Jo Sira n’a pas été invité aux Assises au jour où je vous parle. Mais, de toute façon, de manière évidente nous avons déjà indiqué que nous ne voyons véritablement aucune valeur ajoutée à ces assises dans leur format actuel.

Vous avez pris part le 6 novembre au meeting du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie. Êtes-vous également contre une prolongation de la Transition ?

Nous y étions en tant qu’invité, mais redressons les choses : il ne s’agit pas d’être contre quoi que ce soit. C’est simplement une question de logique. Personne ne peut ni ne doit demander autre chose que le respect des engagements et de la parole. C’est sacré. Les autorités ont pris l’engagement de respecter les 18 mois. Ce n’est pas à nous de dire de rajouter telle ou telle durée. Nous ne pouvons que demander le respect du délai. Si, comme aujourd’hui, les autorités disent ne pas pouvoir respecter la date, c’est à elles de présenter un nouvel engagement, qui sera discuté.

La tenue des élections en février 2022 paraît hypothéquée. Quelles pourraient être les alternatives pour un retour dans un délai raisonnable à l’ordre constitutionnel au Mali ?

Au gouvernement de s’assumer et de nous présenter un véritable plan sur quatre points essentiels : la sécurité, le retour de l’administration, la réduction de la pauvreté et l’organisation des élections. C’est la seule voie. On ne va pas continuer un pilotage à vue qui ne profite à rien ni à personne. Il faut un plan. Si rien n’est fait pour sortir du flou et de l’incertitude, cela peut mener à tout.

Propos recueillis par Mohamed Kenouvi