Cheick Oumar Maiga : « les journalistes n’ont pas besoin d’être craints, mais respectés ! »

C'était lors d'une conférence de presse ce matin en prélude à  la journée nationale de réflexion de la communication du…

C’était lors d’une conférence de presse ce matin en prélude à  la journée nationale de réflexion de la communication du Mali qui se déroulera du 21 au 24 décembre 2009. Cheik Oumar Maiga, actuel secrétaire général du ministère de la communication et des nouvelles technologies, et par ailleurs docteur en journalisme, était face à  ses confrères pour échanger sur les forces et les faiblesses de la presse malienne. Un comité scientifique composé de journalistes renommés tels que Sidiki Nfah Konaté, l’actuel directeur de l’ORTM, Cheik Mouktary Diarra, Ancien rédacteur en chef de l’Essor (quotidien national) et ancien Ambassadeur au Sénégal, Cheikna Hamalla Diarra responsable de la cellule de communication de la primature, et M. Kaba, ancien Ambassadeur en Egypte, directeur de l’ORTM et de l’Essor. Pendant cinq jours, ces experts de la communication vont mener une réflexion sur les textes juridiques et réglementaire de la presse malienne, en vue d’une révision. Le dynamisme et la liberté de la presse malienne Le Mali est de nos jours considéré comme l’un des meilleurs exemples du continent en termes de liberté d’expression et de pluralisme démocratique. Ce statut, le Mali le doit entre autres à  la multiplication et à  la diversité de son paysage médiatique. A la date d’aujourd’hui, le pays compte plus de 300 radios (privées, associatives, communautaires) une quarantaine de publications écrites en français et de 4 journaux en langues nationales. Le dynamisme et la liberté de la presse malienne en font l’une des références du continent, favorisé par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire révolutionnaire, suite aux conclusions des 1ere journées nationales de réflexion sur l’information et la communication de décembre 1991. Le socle juridique de l’environnement communicationnel s’est consolidé ensuite au terme des deuxièmes journées de réflexion, en 1996, qui ont crée les conditions d’amélioration et d’épanouissement pour les medias. Une nécessaire révision des textes l’objectif de la 3ème journée nationale de la communication n’est autre que de moderniser des textes vieux de treize ans. Selon le secrétaire général Cheik Oumar Maiga, il est nécessaire d’observer une pause pour évaluer le chemin parcouru, analyser sans fard les forces et faiblesses de notre arsenal juridique et réglementaire, afin de dégager des pistes d’adaptation à  l’environnement actuel. Justifiant cette révision, Cheik Oumar Maiga rappelle que de 1996 à  nos jours, l’environnement politique et le contexte socio économique du Mali ont beaucoup évolué. « Le pays a connu plusieurs élections, une alternance démocratique, et un élargissement sans précèdent des espaces de liberté et d’expression : décentralisation, participation accrue des populations à  la gestion de leur cité, développement des nouvelles technologies de la communication », a-t-il laissé entendre. A ces changements, notables, il faut ajouter le boom extraordinaire des organes de presse et des agences de communication, le pluralisme radiophonique, l’aide publique à  la presse et l’émergence d’association professionnelles dynamiques comme l’Association des éditeurs de la presse privée (ASSEP), l’union des radios libres et télévisions, la maison de la presse et ‘l’explosion des nouveaux métiers de la communication favorisée par les TIC. Paradoxalement, au moment même ou l’on enregistrait des avancées notables en termes d’élargissement des espaces de liberté, de consolidation et de pluralisme, des dérapages et des violations graves de l’éthique et de la déontologie journalistique ont été observées. C’’est ainsi que M. Maiga a déploré le comportement de nos confrères qui, entre autres, font des articles sans vérifier leurs sources.