Société




Chômage et emploi : Quid des « moins-jeunes » ?

Tous les projets et programmes sont actuellement orientés vers l’emploi des jeunes. La tranche d’âge 25-40 ans exclut d’emblée des…

Tous les projets et programmes sont actuellement orientés vers l’emploi des jeunes. La tranche d’âge 25-40 ans exclut d’emblée des milliers de chômeurs, licenciés ou compressés qui ne figurent pas spécifiquement dans les statistiques publiques. Quelles options pour les 40-65 ans ?

Du 1er septembre au 31 décembre, ce sont 121 161 emplois qui ont été créés, selon les données du département de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Parmi eux ne figurent pas les sans-emplois de plus de 40 ans qui, s’ils sont moins visibles dans la société que les jeunes chômeurs, existent bel et bien. Outre ceux qui n’ont jamais exercé de métier, il y a aussi ceux qui se retrouvent au chômage comme les 2 995 ex-travailleurs, recensés par l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), qui s’occupe des dossiers des déflatés et autres compressés de HUICOMA, ITEMA, COMATEX, Hôtel Azalaï Tombouctou ou SMECMA, reversés sur le marché du travail, mais dont l’âge ne permet plus qu’ils bénéficient des initiatives en cours. Toujours selon l’UNTM, pour la seule année 2015, les pertes d’emplois sont au nombre de 1 386.

Chiffres contestés « Pour faire face à ces cas, une politique nationale active et globale de l’emploi a été élaborée et adoptée. Elle prend en compte toutes les dimensions de la problématique de l’emploi : rural, urbain, emploi des femmes, le développement des entreprises, le secteur informel, le secteur rural. Personne n’est oublié : tout comme il y a des programmes et projets dédiés aux jeunes gérés par l’APEJ, il existe aussi des projets pour tout le monde de 18 à 64 ans gérés par l’ANPE », explique la directrice nationale de l’emploi, Mme Dicko Fatoumata. Les données du département en charge de l’emploi estiment à 3 103 les emplois générés par ces projets et programmes du gouvernement non-spécifiques aux jeunes. Des données que nous n’avons pas été en mesure de vérifier malgré les multiples démarches auprès des structures concernées. Mais elles sont contestées par la principale centrale syndicale, l’UNTM, qui souligne que des milliers des travailleurs compressés ou licenciés des sociétés et d’entreprises d’État attendent toujours leur réinsertion dans le circuit économique. « À notre connaissance, il n’existe pas de projets de réinsertion ou d’aide de ce genre. Nous avons signé un protocole d’accord depuis le 2 octobre 2011 avec le gouvernement et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) pour verser un fond de réinsertion et les indemnités aux ayants droit. À la date d’aujourd’hui rien n’a été fait. S’ils existent, peut-être, ne sont-ils pas orientés vers les vrais bénéficiaires», souligne M. Bengaly, le secrétaire administratif de l’UNTM.