Christine Lagarde : « Nous ne sommes plus le FMI de papa »

Du 29 au 30 mai, le Fonds monétaire international (FMI) organise à  Maputo une conférence, Africa Rising, afin d'associer secteurs…

Du 29 au 30 mai, le Fonds monétaire international (FMI) organise à  Maputo une conférence, Africa Rising, afin d’associer secteurs privés et pouvoirs publics à  l’élaboration d’un développement soutenu qui profite en priorité aux plus pauvres. Christine Lagarde, sa directrice générale, exprime à  l’intention des lecteurs de Jeune Afrique ses espoirs et ses préoccupations pour une région qu’elle a visitée à  trois reprises depuis sa nomination, il y a bientôt trois ans. Jeune afrique : Pourquoi avez-vous organisé la conférence de Maputo ? CHRISTINE LAGARDE : Cinq ans après la conférence que le FMI avait organisée en Tanzanie, il fallait faire le point sur notre partenariat avec nos pays membres africains. Car les choses ont bien changé sur le continent : avec un taux de quelque 5% pendant dix ans, la croissance y a été remarquable. L’Afrique subsaharienne affiche le deuxième taux de croissance mondial derrière l’Asie. Elle a réussi à  réduire de 10% la pauvreté de ses populations depuis que les Objectifs du millénaire ont été institués par l’ONU. Enfin, elle a pris conscience que les réformes étaient impératives pour préserver ses ressources et en faire profiter le plus grand nombre. Dans quelle situation financière se trouve l’Afrique subsaharienne ? Globalement, sa dette est raisonnable. Elle s’établit en moyenne à  33,9% de son produit intérieur brut, à  l’exception de quelques cas comme l’Afrique du Sud, le Kenya, le Malawi ou Maurice. C’est bien, car cela est dû à  une meilleure situation budgétaire. Et les pays du Printemps arabe ? Nous sommes convaincus qu’il faudra de la part de la communauté internationale un appui technique et financier à  moyen et à  long terme à  des pays tels que le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’à‰gypte, la Jordanie et le Yémen. La majorité de ces pays a stabilisé sa situation. Certains ont retrouvé des chemins plus vertueux en matière budgétaire, le Maroc en premier lieu, mais aussi la Tunisie et la Jordanie. L’Afrique pâtit-elle du ralentissement des pays émergents ? Non, nos prévisions chiffrent sa croissance hors Afrique du Sud à  6,5 % en 2014 et en 2015. Le ralentissement de la demande en matières premières des pays émergents l’a un peu affectée, mais sa demande domestique a pris le relais. Nous demandons aux autorités d’arrêter de subventionner ceux qui roulent en 4×4 et jouissent de l’air conditionné à  domicile. Quand je vois le nombre de participants américains et européens, et notamment ceux qui viennent du secteur privé, à  la conférence de Maputo, je ne vois pas un tel désintérêt. Mais il est vrai que les investissements et le commerce avec l’Asie, mais aussi le Brésil, ont joué un rôle essentiel pour la croissance africaine et que l’intérêt de ces pays pour ce continent ne se dément pas. Lire la suite sur jeuneafrique.com http://economie.jeuneafrique.com/index.php?option=com_content