Cinéma : L’émergence des jeunes réalisateurs 

  En matière de cinéma, le paysage malien rajeunit ces dernières années. Une nouvelle génération des réalisateurs se lance sur…

 

En matière de cinéma, le paysage malien rajeunit ces dernières années. Une nouvelle génération des réalisateurs se lance sur les traces des illustres précurseurs. Malgré les difficultés, ces jeunes cinéastes sont présents, abordant des sujets divers dans leurs productions.

Septième art, l’univers cinématographique malien a connu des réalisateurs de génie et aussi bien en Afrique qu’ailleurs leur œuvres ont fait leur gloire et la fierté du Mali. Présents dans les grands rendez-vous, comme le FESPACO et le festival de Cannes, ces pionniers ont vu leur travail récompensé. Dans leur sillage, aujourd’hui de jeunes passionnés émergent de plus en plus. Refléter la société, tout en dénonçant dans leurs œuvres les maux qui la minent, semble être le combat de la continuité. Toumani Sangaré est l’un de ces  jeunes cinéastes, qui s’est intéressé à cet art dès l’adolescence. « Très jeune j’ai eu la chance de fréquenter des artistes et des amis dont les parents étaient issus du milieu du cinéma. Par la suite, j’y ai pris goût et ai voulu en faire mon métier », se souvient celui dont la série télévisée « Taxi Tigui » rencontra en 2016 un accueil enthousiaste auprès du public. Son film fantastique, « Nogochi » ou la « race humaine », en cours de production, sortira cette année, selon le réalisateur. Ayant pour référence les cinéastes Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko, Toumani Sangaré croit que tout est possible, sans tout de même faire fi des difficultés.

Le secteur est également investi par la gent féminine. « C’est une passion pour moi, le cinéma », lance Fatoumata Thioye Coulibaly, une réalisatrice encouragée très tôt par son père dans ce domaine. Après sa soutenance, en 2016, au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, elle réalise son premier film, intitulé « Héritage ». Présentée au FESPACO en 2017, l’œuvre est primée comme meilleur film de fiction des écoles africaines. Selon la réalisatrice, le court-métrage est une réponse aux « tensions sociales et  crispations identitaires qui creusent un fossé entre les citoyens maliens ». « J’ai représenté le Mali comme une famille, avec des enfants en guerre qui seront réconciliés par la femme à la fin », précise-t-elle, tout en déplorant le manque de financements, obstacle à la création.

Briser les tabous, c’est aussi le rôle des cinéastes maliens. Arouna Sissoko est le producteur exécutif du court métrage « La mariée muette »,  une adaptation de son texte « Amour perdu ».  L’avant-première de ce film, qui traite du mariage précoce des enfants dans des localités où leurs avis importent peu,  est prévue pour ce vendredi à Bamako.