Code de la famille : fin de la controverse !

Le projet de code, alors qu'il avait été voté par les députés le 3 août 2009, avait fait monter la…

Le projet de code, alors qu’il avait été voté par les députés le 3 août 2009, avait fait monter la tension entre les pouvoirs publics et les associations religieuses qui estimèrent qu’il violait les principes de l’islam et les valeurs sociétales traditionnelles du Mali. Controverse Ayant suscité différentes manifestations de protestation, notamment un meeting des musulmans au stade du 26 mars qui a mobilisé plus de 50 000 personnes, le texte voté par les députés leur avait été renvoyé par le Président de la République pour une seconde lecture. C’’est cette seconde lecture consensuelle de concert avec les associations religieuses qui vient de connaitre son épilogue par le vote à  l’unanimité des 121 députés présents sur 147, ce vendredi 2 décembre 2011. Ce après le vote des propositions d’amendement qui ont concerné 51 articles sur les 1143 que compte le nouveau code. Après la saisine de l’Assemblée nationale par le Président de la République, la commission des lois a mis en place une commission Ad hoc composée de représentants du haut conseil islamique et de députés, a rappelé Me Amidou Diabaté. Cette commission a travaillé pendant trois mois sous la présidence du Professeur Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale pour appréhender correctement les points sur lesquels la relecture était demandée. Des échanges avec le haut conseil islamique ont permis de s’entendre sur la formulation des amendements souhaités. La commission a également écouté des personnes ressources et des représentants du Gouvernement sur les points en discussion, a indiqué le rapporteur de la Commission des lois Me Amidou Diabaté. Selon lui, ce texte est le résultat de discussions, d’échanges, de propositions, de contre propositions, de « concessions réciproques de la part de tous les acteurs sociaux qui y ont participé ». Recul du droit des femmes Le nouveau code accorde une valeur juridique au mariage religieux alors que dans l’ancien code le mariage civil était le seul valable au regard du droit positif. La femme doit obéissance à  son mari, le droit de succession est tributaire du choix du chef de famille. l’âge minimum pour contracter le mariage au Mali chez la femme est ramené à  16 ans, suite à  la présente relecture. Le mariage est établi entre un homme et une femme. Pour de nombreux observateurs, ce code marque un recul concernant les droits des femmes qui doivent encore attendre pour s’affranchir de la domination de leur mari. Le ministre de la Justice, Maharafa Traoré présent pour défendre le point de vue du gouvernement a indiqué qu’il n’avait pas de commentaire à  faire.