Code de la famille : les religieux n’ont pas dit leur dernier mot

Sur les 1143 articles que comportent le nouveau code (adopté par les députés le 3 août), un certain nombre d'articles…

Sur les 1143 articles que comportent le nouveau code (adopté par les députés le 3 août), un certain nombre d’articles a provoqué l’ire des musulmans. Et pour cause ces articles seraient contraires aux lois fondamentales de l’Islam, mettant en déperdition les valeurs sociétales. Un code qui continue de créer la polémique Il n’est un secret pour personne que le nouveau code des personnes et de la famille continue de défrayer la chronique malienne. Et de susciter de sérieuses interrogations, au point que d’aucuns se demandent s’il fera l’objet d’une révision avant promulgation. Le débat sur le nouveau régime des personnes et de la famille ne faiblit pas, et n’a jamais autant gagné en ampleur que depuis la délibération des parlementaires sur la loi y affèrent. Deux semaines environ après le « coup de gourdin » des mots, la vague islamiste a décidé de donner de voix dans la capitale malienne. Apres une grande marche de protestation le samedi dernier et les fatwa des musulmans, de mosquée à  mosquée, les échos des protestations engendrées par la nouvelle loi, ont finalement amené à  l’organisation d’une conférence de presse. Selon Mahmoud Dicko, président du Haut conseil Islamique (HCI), quelques articles vont à  l’encontre des principes de l’islam, qui sont entre autres : « l’adoption par filiation confère à  l’enfant le nom de l’adoptant en cas d’adoption par les deux époux, le nom du mari »,« Le caractère laà¯c du mariage », « le futur époux, en principe, ne peut contracter mariage, en cas de dispense d’âge, sans le consentement de ses père et mère », « l’age de 18 ans fixé par le code ». Des articles, poursuit-il, qui ont atteint non seulement les règles fondamentales de la religion musulmane mais aussi les valeurs sociétales. Détaillant ces articles ,le secrétaire général du Haut conseil islamique, Mamadou Diamoutènè (par ailleurs docteur en mathématique appliquée) a expliqué que dans un pays musulman comme le notre, 90% sont musulmans. « le mariage ne doit pas être laà¯c mais plutôt celui religieux », a-t-il dit. En ce qui concerne la légitimité d’un enfant naturel, selon le code les enfants nés hors mariage, autres que ceux nés de relations incestueuses sont légitimés par le mariage de leurs père et mère, lorsque ceux-ci les ont légalement reconnu avant leur mariage ou lorsqu’ils les reconnaissent au moment de la célébration. Tout en fustigeant cette disposition du nouveau code, M.Diamoutène a scandé, à  cet effet que cet article viole gravement un dogme religieux musulman. Concernant, la filiation, le secrétaire général déverse sa colère en martelant que ce code a été très dur pour les parents. Les questions des confrères ont porté sur les enjeux d’une éventuelle promulgation du code par le président, les retards de la réaction des musulmans avant l’adoption du code, leur regard critique sur les députés. Un grand meeting pour protester En réponse M Dicko précise « en cas de promulgation, les musulmans se battront par tous les moyens légaux pour obtenir la révision du code ». Avant d’ajouter qu’ils ont souhaité rencontrer le président de la république avant qu’il parte ne voyage, « hélas nous n’avons pu le rencontrer » a déclaré Mahmoud. En conclusion, ils ont informé la presse la tenue d’un grand meeting de protestation qui se tiendra, samedi prochain, au stade du 26 mars.