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Combats intenses à Kidal, entre Gatia et HCUA

En fin d’après-midi, des combats, qui ont toujours cours au moment où ces lignes sont écrites, opposaient le GATIA et…

En fin d’après-midi, des combats, qui ont toujours cours au moment où ces lignes sont écrites, opposaient le GATIA et le HCUA. Une altercation survenue mardi soir entre deux combattants de ces deux groupes armés, et le refus par la CMA de laisser passer un convoi du Gatia, aujourd’hui en fin d’après-midi, aurait mis le feu aux poudres et plonger les deux mouvements dans des affrontements.

La paix qui régnait sur Kidal depuis la signature de l’accord de Niamey entre la CMA et la Plateforme aura été de courte durée. Si le soulagement avait parcouru la population à son annonce, 3 jours plus tard, ce jeudi 21 juillet en fin d’après-midi, les rafales de balle, et les tirs à l’arme lourde, en ont effacé la portée pacificatrice.

Le feu qui a embrasé les troupes du Gatia et du HCUA, ce jeudi 21 juillet vers 17h, est parti d’une vive étincelle, une altercation entre deux cousins de la tribu Imghad, l’un appartenant au HCUA et l’autre au GATIA, une dispute sur leur appartenance à leurs mouvements respectifs qui a dégénéré. Le combattant du HCUA a alors tiré sur son cousin du GATIA, qui est tombé raide mort. Un frère d’armes du Gatia, alerté, a alors fait feu sur le tireur du HCUA, le tuant lui aussi. « Les familles se sont réunis et elles se sont pardonnées, mais les gens du HCUA n’ont rien voulu entendre, alors même que les frères de la victime ont donné leur pardon. Ils veulent que le combattant du GATIA soit arrêté. Ils ont entretenu un climat de tension et de revanche depuis mardi, explique une source, jointe au téléphone.

Aujourd’hui aux alentours de 17 h, un convoi du GATIA s’est présenté à la porte nord de la ville. Des membres du HCUA et de la CMA, posté au checkpoint, lui ont barré la route et l’on interdit de passer, le ton est monté et la CMA a fait feu sur le convoi, déclenchant le début des affrontements. « Il y a des combats des 4 côtés et à l’intérieur de la ville depuis maintenant 2 h, ça n’arrête pas, des deux côtés les gens sont déterminés », confie cette source, difficilement jointe au téléphone, sa voix étant parfois couverte par les détonations dûs aux affrontements.

Les délégations de la CMA et de la Plateforme qui ont participé aux négociations de Niamey, sont arrivés en ville pour essayer de pacifier la situation. Joint au téléphone, Azaz Loudag-Dag, chef de la communauté Imghad, confie : Nous lançons des appels à l’apaisement, il faut que le calme revienne, nous comptons mettre en œuvre des initiatives pour que le conflit cesse et que la paix soit de retour ».

Selon nos informations, le ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, serait mobilisé pour trouver une solution viable qui pourrait faire taire les armes.

Sur place, les gens sont reclus chez eux, « la population pensait que le conflit entre ces deux groupes était réglé avec le processus de Niamey. On ne sait pas quand ça a s’arrêtera, mais si Barkhane ou la Minusma n’agisse pas, ça risque de continuer. » déplore inquiet cet habitant.