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Comite de suivi : beaucoup reste a faire…

Entretien avec Lassine Bouaré, membre du Comité, également Commissaire au développement institutionnel. Journal du Mali l'hebdo : à€ quel rythme…

Entretien avec Lassine Bouaré, membre du Comité, également Commissaire au développement institutionnel. Journal du Mali l’hebdo : à€ quel rythme avancent les travaux du Comité de suivi de l’Accord de paix ? Lassine Bouaré : Le comité a déjà  fait 3 réunions depuis son installation. Pour mieux juger son travail, il faut prendre en compte les attentes des populations sur le terrain. On doit reconnaitre que les choses n’ont pas beaucoup évolué depuis le 20 juin, et la paix est toujours compromise par les violences sporadiques. D’un autre côté, on peut dire que le comité a fait son chemin, puisque chaque représentant a été choisi et les ordres du jour ont été examinés avec un chronogramme, un budget prévisionnel, et des sous-comités qui sont déjà  des espaces de travail au quotidien. JDM-H : Ce chronogramme est-il suivi ? Quelles en sont les grandes lignes ? L.B : Ce sont toutes les actions définies dans l’accord. Il y a des activités de réforme institutionnelle, le chantier de la réconciliation, les actions humanitaires, même si les conditions sécuritaires ne permettent pas qu’elles soient déployées dans l’immédiat. Je le répète, tant qu’il n y a pas de sécurité, les attentes des citoyens ne seront pas comblées. Sur ce sujet, beaucoup reste à  faire et on est loin d’avoir atteint les objectifs. JDM-H : La CMA est-elle revenue à  de meilleurs sentiments depuis qu’elle a annoncé sa suspension des travaux ? L.B : J’espère que oui. Dans un tel processus, il faut s’attendre à  des difficultés. Mais cet incident doit vite être réglé. Toutefois, le fait pour la CMA d’annoncer une suspension est un indicateur à  prendre au sérieux et annonce des difficultés futures… JDM-H : l’Algérie qui préside le comité fait-elle pression sur la CMA pour qu’elle n’entrave plus le processus ? L.B : Je ne suis pas dans le secret, mais je pense que chacune des parties à  un niveau de responsabilité et d’engagement à  respecter en fonction de ce qu’elle estime être dans l’intérêt du Mali. Pour ma part, je crédite toutes les parties de bonne foi. JDM-H : Le président IBK a tapé du poing pour obtenir le retrait rapide du GATIA d’Anefis. N’avez-vous pas l’impression d’une tâche à  deux vitesses ? L.B : Encore une fois, l’angle d’évaluation qui intéresse, C’’est la réalité du terrain, et tant que la liberté d’aller et de venir n’est pas garantie au nord, les avancées au niveau du processus de paix ne pourront pas être appréciées. JDM-H : àŠtes-vous optimiste sur la suite du processus ? L.B : Oui pour la simple et bonne raison que le plus difficile était de parvenir à  un accord avec toutes les parties. C’’est un acquis qui permet de nourrir un certain optimisme. Pas un optimisme béat, mais lucide. Qui a long terme, je l’espère, pourra se matérialiser avec des avancées concrètes. Propos recueillis par Mame Diarra Diop