Comment la crise du Nord a modifié la « campagne » des partis politiques

Aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers les autorités pour savoir si l'irrédentisme touareg au Nord sera endigué et si…

Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers les autorités pour savoir si l’irrédentisme touareg au Nord sera endigué et si des élections fiables seront tenues dans le délai prévu. Malgré les offensives de l’armée malienne pour contenir la rébellion, après Aguelhok et Ménaka, les rebelles multiplient les attaques, notamment à  Léré, à  Niafounké et Tinzawatèn dernièrement… Les populations de ces localités vivent avec la peur et des milliers de réfugiés sont déplacés à  la frontière du Niger et du Burkina Faso. D’autres ont préféré venir plus au sud du pays ou quitter le territoire. Les organisations non gouvernementales et projets de développement intervenant dans ces régions ont pratiquement presque tous suspendu leurs programmes. Le nord du Mali est de plus en plus isolé, véritable champ de guerre entre rebelles et armée malienne. En cette période de précampagne, les partis politiques ont aussi prévu des tournées à  l’intérieur du Mali, mais avec la crise, certains ont modifié leurs programme afin d’éviter le Nord. D’autres par contre, braveront la rébellion pour s’y rendre. Nord Mali, ira, ira plus ? Le Mouvement des femmes et de la jeunesse de l’Union pour la république et la démocratie(URD) dit attendre une accalmie pour effectuer sa mission dans le septentrion malien. Il est de même pour le parti Africain de la solidarité et de la justice (ADEMA PASJ), dont une délégation devait se rendre à  Mopti, la semaine du 20 février. Ils ont reporté la visite à  une date ultérieure. Un militant du parti de la ruche explique que la direction du parti a décidé de se consacrer à  la résolution de la crise aux côtés du chef de l‘état. l’heure est plutôt à  la mobilisation, à  quelques jours du Forum des Partis politiques pour la Paix et la Stabilité au Nord du pays prévu du 17 au 19 février 2012. Du coté du Rassemblement pour le Mali (RPM), le programme reste inchangé. Car selon un membre du bureau exécutif du parti, ce n’est pas le moment de prendre de la distance avec les peuples frères du nord. C’’est pourquoi, le parti tient à  organiser sa conférence régionale à  Gao le 25 février, non seulement pour respecter les textes réglementaires du RPM, mais aussi témoigner sa solidarité aux populations vivant de la peur des attaques rebelles. Rappelons que le leader du parti, Ibrahim Boubacar Keita s’était rendu à  Tombouctou, en Janvier, quelques jours après l’attaque des rebelles à  Aguelhok, une manière de soutenir les habitants du Nord. Le nord reste fréquentable D’autres hommes politiques comme Modibo Sidibé, ont eu la chance de sillonner le nord, dans le cadre de la précampagne, avant l’éclatement de la nouvelle rébellion. Favori aux élections présidentielles, le candidat indépendant est parvenu à  faire le tour du Mali en 25 jours. C’’est aussi le cas de Soumaila Cissé, candidat investi de l’URD, qui a pu sillonner quelques zones grâce aux conférences de sections du parti. Le candidat en décembre s’était rendu à  Ansongo et dans le Gourma Rahrouss en Janvier. s’il est évident, face à  la situation, que d’autres changements interviendront dans le programme des candidats à  l’élection présidentielle, la question du Nord recèle d’incertitudes quant à  la sécurité des peuples qui y vivent et dont beaucoup sont aujourd‘hui en déplacement. Mais la plus grande incertitude demeure sans aucun doute la tenue de l’élection à  la date du 29 Avril 2012.