Comment les familles de bérets rouges ont chassé les « kidnappeurs » de Djicoroni-Para

Pierres éclatées sur la route, dizaines de gendarmes et policiers positionnés…, les abords du camp militaire de « Djiroroni para…

Pierres éclatées sur la route, dizaines de gendarmes et policiers positionnés…, les abords du camp militaire de « Djiroroni para » ont une nouvelle fois été le théâtre de violences mercredi. Tout est parti de la présence dans ce camp habité par les bérets rouges censés être fidèles à  l’ancien président Amadou Toumani Touré, de bérets verts en tenue civile. Dans la matinée, des hommes aux visages austères ont fait les cent pas autour du camp avant d’y pénétrer de force malgré la présence de gardes à  l’entrée. Leur cible était Alassane Barradé, un adjudant chef. La tentative d’arrêter ce militaire a été avortée par la foule. Chassés par la foule Selon Kalilou Samaké, un jeune du camp, « ces gens étaient venus arrêter un béret rouge pour l’amener à  Kati afin de le torturer ». Raison pour laquelle les jeunes et les femmes se sont vite regroupés pour croiser le fer avec les visiteurs du jour, accusés par plusieurs ONG internationales de disparitions forcées et de tortures contre des bérets rouges soupçonnés d’avoir participé à  l’attaque du 30 avril contre les putschistes. Munis de gourdins et de cailloux, les familles ont réussi à  les chasser. l’un d’entre-deux a même échappé de peu au lynchage de la foule, grâce à  un chauffeur de taxi de passage. « Ses camarades se sont rapidement enfuis à  bord d’un véhicule en le laissant là . Il a fallu qu’il arrête un taxi pour se sauver », raconte Kadiatou. « Désormais, nos maris seront arrêtés sur nos cadavres » Les policiers ont dû faire une descente musclée au camp pour disperser la foule déchainée, entraà®nant un affrontement. Gaz lacrymogène contre pierres. Il a fallu la médiation des gardes en charge de la sécurité du camp pour calmer les esprits des jeunes et de leurs mères. « Trop C’’est trop, nous avons assez !», explose une dame en colère. « Désormais nos maris seront arrêtés sur nos cadavres !», tempête une autre. Plusieurs policiers auraient été blessés par des pierres et une femme aurait fait une fausse couche. Dans les jours précédents, deux jeunes officiers bérets rouges – dont l’aide de camp de l’ancien ministre de la Défense Sadio Gassama – ont été enlevés par des bérets verts. Leurs parents remuent ciel et terre pour avoir de leurs nouvelles.