Commission Vérité, Justice et Réconciliation, mode d’emploi

La Commission Vérité, justice et réconciliation tarde à  se mettre en branle et cela depuis la transition, lorsqu'elle a été…

La Commission Vérité, justice et réconciliation tarde à  se mettre en branle et cela depuis la transition, lorsqu’elle a été mise en place sous le nom de Commission Dialogue et Réconciliation(C. Mais les choses semblent vouloir bouger ces derniers temps. En décembre dernier, le pouvoir a décidé de restructurer la CDR en Commission Vérité, Justice et Réconciliation. Parmi ces missions phares, contribuer à  instaurer une paix durable par la recherche de la vérité et enquêter sur les violations graves des droits de l’homme commises envers les femmes et les enfants par des mesures de réparation. D’un autre côté, la commission sera également chargée de mener des enquêtes sur les cas d’atteinte à  la mémoire individuelle et collective et au patrimoine culturel, suite aux destructions sur de nombreux mausolées à  Tombouctou et ailleurs. Dialogue inter et intracommunautaire Pour la nouvelle commission, qui intègre le mot « Justice » désormais, il s’agira de faciliter ce dialogue intra et inter communautaire entre les populations et le dialogue entre l’Etat et les populations, promouvoir auprès des communautés le respect de l’Etat de droit, des valeurs républicaines, démocratiques, socioculturelles. Une tâche pour le moins herculéenne, quant on sait les blessures et les ranC’œurs issues des querelles historiques entre communautés ethniques du Mali. L’affrontement entre peuls et Touaregs à  Tamkoutat le 6 février dernier, a sans doute mis un coup d’accélérateur au processus de réconciliation nationale, comme un signal quant à  l’implosion potentielle de cette relative accalmie au sein des communautés du nord. En effet, les députés devront ce vendredi plancher sur les statuts et les missions de la Commission Vérité Justice et réconciliation en plénière à  l’Assemblée Nationale, mais beaucoup émettent de nombreuses réserves quant à  son efficacité. « En réalité, la commission n’a jamais pu démarrer ses travaux en raison du timing, de la stabilisation en cours au Mali, puis l’installation du nouveau pouvoir. Tous ces éléments ont en quelque sorte retardé la mise en œuvre du processus », explique Mme Coulibaly, chargée de communication à  ladite commission. Autre point de discorde, la Commission devra enquêter sur les conflits allant de 1960, depuis la période de l’indépendance à  nos jours, ce qui fait à  dire à  certains, qu’elle doit uniquement se concentrer sur la période 2012-2013, au plus fort de l’occupation djihadiste au Nord du Mali. Rendez-vous en plénière.