Communales et régionales : le doute plane !

Au cours de sa session ordinaire du 28 janvier, le conseil des ministres a adopté une communication écrite sur la…

Au cours de sa session ordinaire du 28 janvier, le conseil des ministres a adopté une communication écrite sur la tenue des élections communales et régionales dont le coût est estimé à  dix-huit milliards cent soixante-treize millions cent cinquante mille cinq cent vingt un (18. 173. 150. 521) francs CFA. Selon le communiqué du conseil des ministres, le chronogramme prévoit une série de mesures. Il s’agit entre autres de « l’organisation des cadres de concertation du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation avec les présidents des partis politiques, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers; la mise à  jour du fichier électoral biométrique à  travers l’organisation des opérations de révision exceptionnelle des listes électorales en application de l’article 39 de la loi électorale, la gestion des cartes NINA et des candidatures, la formation des agents chargés de la révision exceptionnelle et des opérations électorales,l’acquisition du matériel électoral et de locomotion, l’installation de nouvelles stations RAT dans certains chefs-lieux de cercles, suivant des besoins réels, la mise en place des documents, imprimés et matériels électoraux, le retour de l’administration dans les circonscriptions administratives et dans les collectivités territoriales des régions du Nord du Mali, la sécurisation des opérations électorales, la participation des réfugiés et des déplacés au processus électoral. » Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maà¯ga, a déjà  échangé avec les organisations de la société civile. Il a rencontré ce lundi la classe politique au Gouvernorat du district de Bamako. Des sources concordantes nous indiquent que depuis lundi, l’administration a commencé une opération de révision exceptionnelle de listes électorales qui prendra fin le 20 février prochain. Il faudrait travailler ces résultats avant de procéder à  l’impression des cartes d’électeurs, dont la distribution est une autre paire de manches. C’’est dire que de sérieux doutes planent sur le respect de la date indiquée par le gouvernement. Jusque-là , les négociations entre le gouvernement et les groupes armés peinent à  déboucher sur la signature d’un accord de paix définitif. Les deux parties doivent se retrouver en Alger en ce début février afin de reprendre les discussions. Après la signature d’un accord, il va falloir prendre un certain nombre de textes de lois qui ne manqueront pas de bouleverser le paysage institutionnel du Mali. Certaines dispositions du nouvel accord auront à  n’en pas douter des incidences directes sur les communales et les régionales. Il y a aussi la question cruciale du retour des réfugiés et des déplacés, un retour devenu incertain avec le climat d’insécurité qui règne actuellement dans plusieurs localités o๠des citoyens sont dépossédés de leurs véhicules ou de leurs motos par des individus armés. Avec la situation actuelle, il s’est rien passé de nature à  rassurer ceux qui ont été contraints de s’exiler, surtout que le retour de l’administration dans des zones jadis occupées est loin d’être une réalité. De nombreux écueils se dressent sur le chemin de la tenue des élections libres et transparentes sur l’étendue du territoire national à  la date du 26 avril 2015. l’hypothèse d’organiser les élections dans les autres régions peut être explorée par le gouvernement mais elle pourrait être utilisée par ceux qui veulent la division de notre pays comme une volonté de marginaliser davantage cette partie du territoire national. Donc, il serait grave de conséquences pour le pays d’organiser des élections dont des résultats peuvent être source d’instabilité. Le gouvernement gagnera mieux à  maintenir la cadence des préparatifs des élections communales et régionales en faisant tout pour tenir le scrutin vers la fin du mois de juin. Pour cela, il va falloir prendre des dispositions pour adapter le mandat des conseillers à  la nouvelle donne. Modibo Fofana