Commune de Yognogo : la maire assassinée dans un règlement de compte ?

Le même jour, l'auteur présumé a été arrêté par la gendarmerie de Koutiala. Réélue à  la tête de la commune,…

Le même jour, l’auteur présumé a été arrêté par la gendarmerie de Koutiala. Réélue à  la tête de la commune, Madame Maà¯ga Salamata Dembélé était à  son troisième mandat successif. Militante de l’Union pour la République et la Démocratie URD, elle était membre de l’association des municipalités du Mali. C’’est la seule femme réélue maire dans toute la région de Sikasso à  l’issue des dernières élections communales. Dans cette région o๠l’activité principale reste l’agriculture, les populations accordent peu d’importance à  la politique. C’’est seulement les deux dernières décennies que bon nombre d’habitants se sont impliqués dans la vie politique. Même là  la politique reste l’apanage d’une minorité. Un crime passionnel ? Madame Maà¯ga a été assassinée avec un fusil de chasse. La maire URD Union pour la République et la Démocratie) était assise à  moto derrière son premier adjoint. Suivi du secrétaire général de la mairie, les trois personnes étaient de retour de Koutiala o๠ils venaient de régler quelques affaires de la commune. En pleine brousse, un homme masqué leur ordonna de s’arrêter. Les conducteurs exécutèrent l’ordre donné sans discuter. Et le tueur pris tout son temps en échangeant avec sa cible avant de commettre son acte malgré les supplications de celle-ci. « Prenez la moto et laissez-moi en vie avec mon bébé », demanda l’élue à  l’homme armé. « C’’est pas la moto ou l’argent qui m’intéressent », répondit l’auteur qui tira sur la détente du fusil. Le maire succomba séance tenante sous les balles. Informée, la gendarmerie de Koutiala s’est aussitôt investie dans l’affaire. Elle arrêta le tueur présumé Soungalo Dembélé, un enseignant contractuel qui avait proféré des menaces de mort à  Maà¯ga Salamata Dembélé pour l’avoir licencié de son poste d’enseignant. Les forces de l’ordre retrouvèrent Soungalo dans son champ en possession d’un fusil qui sentait encore la poudre. Interrogé par les gendarmes, il affirma qu’il venait d’abattre une perdrix qu’il a alors vendu à  400FCFA au premier passant. Le commandant ordonna qu’on le fouille, ne trouva 250F que sur lui au lieu de 400FCFA. Son alibi n’ a pu tenir longtemps puisque la gendarmerie a retrouvé quelques minutes plus tard, le masque et les lunettes de soleil qu’il portait sur le lieu du crime comme décrit par l’adjoint du maire, témoin oculaire de la scène. Immobilisé, il a aussitôt été conduit à  la maison d’arrêt de Koutiala et deux autres personnes (Drissa Dembélé le vrai propriétaire de l’arme du crime et son frère aà®née). Les trois accusés seront entendus par le procureur de la république de première instance de Koutiala. Un assassinat politique ? l’enquête se poursuit et d’autres têtes risquent de tomber. Selon des informations, l’assassinat du Maire pourrait avoir un mobile politique. On se souvient, au lendemain des élections communales du 26 avril dernier, un conseiller avait été enlevé dans la localité. l’auteur présumé était la maire défunte. Tous laissent à  croire que cet acte pourrait être un règlement de compte entre hommes politiques. Après l’assassinat du maire, le Président de la république a condamné avec détermination cet acte. Dans la journée de jeudi, les femmes de Koutiala se sont mobilisées pour protester contre la mort de Mme Maà¯ga. « Plus jamais çà  », pouvait-on entendre lors de la marche des femmes