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Communication de crise : pour un traitement médiatique plus responsable

Comment restituer la bonne information ? Eviter l'intoxication, la propagande, les appels à  la haine, la stigmatisation des communautés dans…

Comment restituer la bonne information ? Eviter l’intoxication, la propagande, les appels à  la haine, la stigmatisation des communautés dans un contexte de crise. Notamment après ce qu’on a appelé « les évènements de Kidal » ? C’’est la question qu’a posé Mahamadou Camara, le ministre malien de l’économie numérique, de l’information et de la communication aux journalistes. Une fois de plus et comme aux temps de l’opération Serval, il s’agit pour les confrères de pallier les dérives récurrentes consécutives à  une situation de guerre. Si le Premier ministre Mara qui revient de Kidal était allé pour rencontrer l’administration et s’enquérir des besoins des populations, le fait que la délégation ait été attaquée, puis le gouvernorat pris en otage avec des fonctionnaires, a clairement changé la donne. Mettant notre pays en situation de crise, dans une sorte d’état d’urgence o๠la communication a un rôle primordial. Mais pour cette fois, il faudra donner l’information juste. C’’est donc pour cela que le ministre Camara a annoncé la création d’une cellule de communication de crise sous plusieurs formes. Celle d’une rencontre régulière avec les hommes de médias, pour les édifier sur les dernières évolutions de la situation au nord. Celle d’une émission télévisée sur l’ORTM o๠des représentants de l’Etat viennent donner leur point de vue sur la question. Celles de réunions entre départements concernés ( Ministère de la défense, de l’administration territoriale, de l’intérieur, de l’emploie et de la formation professionnelle…) le tout sous l’autorité du département de la communication. Afin de coordonner le discours et la synergie d’actions. Primeur de l’information En réaction, des journalistes comme Kimbiri de la Radio Danbe, ont pointé à  juste titre au ministre, que trop souvent les officiels maliens donnaient la primeur de l’information aux médias internationaux comme RFI ou France 24. En réponse, le ministre Camara a répondu que des efforts seraient faits pour valoriser les médias maliens, d’o๠des rencontres régulières avec eux. Il reste qu’un officiel malien et africain, par extension, répondra plus vite et plus facilement à  un journaliste de RFI qu’à  un média local. C’’est une réalité, à  laquelle, le ministre veut répondre par une mise à  niveau des médias maliens. « Avec la mise en place de la HAC, la haute autorité de régulation de la communication, il s’agira de mieux réglementer le secteur, de professionnaliser davantage les médias et de renforcer la déontologie et l’éthique, grâce notamment à  la création de l’école de journalisme du Mali ». Le ministre a aussi rassuré un confrère sur la nécessité de transmettre ces informations dans les différentes langues nationales pour toucher le plus de Maliens. En conclusion, il faut surtout privilégier l’apaisement, le recours aux bons interlocuteurs et aux sources fiables pour éviter de diriger l’opinion nationale dans le mauvais sens.