Compagnie malienne de développement textile (CMDT) : des perspectives prometteuses

l'application correcte du plan social semble constituer le signe avant coureur d'une privatisation réussie pour la CMDT. Par rapport aux…

l’application correcte du plan social semble constituer le signe avant coureur d’une privatisation réussie pour la CMDT. Par rapport aux contours de cette privatisation, nous avons approché le PDG de la CMDT, Tienan Coulibaly. Jouissant de sa riche expérience dans le domaine des finances publiques et de son statut de cadre, cet ancien ministre des Finances nous a accordé un entretien. Les raisons d’une crise l’idée de privatiser la CMDT fait suite aux difficultés financières qu’elle a connu il y a 10 ans. A l’origine de cette crise, la chute du cours mondial du coton. Les autorités ont alors initié un vaste programme de réforme dont la privatisation est l’un des volet essentiel. Réforme du secteur l’objet premier de la réforme est que la filière coton reprenne de l’essor et contribue au développement du pays. La première feuille de route de la réforme a été adoptée le 6 juin 2001.Intitulé «lettre de politique de développement du secteur coton », ce document dresse les grandes lignes de réformes envisagées par les autorités. La mise en œuvre d’un certain nombre de mesures devrait servir à  préparer le processus de privatisation. Ce programme a, tout d’abord, fait l’évaluation de la situation financière réelle de la CMDT, avant d’entamer les autres chantiers de la réforme. Fixée au départ pour 2005, la date de privatisation de la CMDT a été repoussée à  2006, pour prendre en compte un ensemble de mesures préparatoires. Recentrage des activités de la CMDT autour du système coton Une autre cause, non moins importante du mal, a indiqué M. Coulibaly, C’’est qu’à  l’époque, la CMDT était retenue par le gouvernement comme « bonne à  tout faire » dans les zones cotonnières. Outre l’activité cotonnière, elle s’occupait de la mise en œuvre de plusieurs autres programmes de l’Etat. A titre d’exemple, la CMDT assurait la Direction régionale de l’agriculture et de l’élevage à  Sikasso, l’alphabétisation fonctionnelle, les travaux de réalisations de pistes rurales…dans certaines zones. Ce qui la rendait inefficace dans l’accomplissement de sa mission première. « Elle était allée largement au delà  de sa compétence normale ». Ainsi, il a paru juste aux autorités de retirer la CMDT de toutes ses missions afin de recentrer son activité sur le coton. Dans le cadre de ce recentrage, les activités connexes de la société ont été supprimées. Cela n’a pas été sans conséquence sur le personnel qui exerçait (au compte de la société) dans les secteurs délaissés. Ce qui a donné lieu à  l’élaboration et l’application, en 2003, d’un premier plan social au bénéfice du personnel excédentaire ainsi libéré. La mise en œuvre des mesures de réforme s’est donc poursuivie. Malgré tout, le nombre des travailleurs paraissait pléthorique. C’’est ainsi qu’un second plan social est apparu nécessaire afin de susciter l’engouement chez les repreneurs de la société.En effet, l’ensemble des programmes de réforme de la CMDT ont été conçus dans le but de booster le secteur du coton au Mali.Ainsi, les autorités ont initié la création de l’Office de classement du coton. « Quand la CMDT achète le coton graine avec les producteurs, le prix est fixé en fonction de la qualité (le 1er, le 2ème et le 3ème choix). Structure unique chargée de gérer l’ensemble des classements du coton, que ce soit le coton graine ou le coton fibre, l’Office veillera à  l’uniformisation des prix du coton malien. Interprofession du coton Aussi l’Office aura pour mission le classement du coton graine et du coton fibre afin d’éviter tout litige au moment ou les sociétés cotonnières négocient sur le prix avec les paysans. Car le standard Mali devra rester le même, autrement dit qu’il n’y ait pas de disparité entre les prix au niveau des 4 compagnies.Comme élément de la réforme, il faut signaler, la mise en place de l’interprofession du coton perçue comme l’une des structures phares de la réforme et une innovation majeure. En effet, l’interprofession du coton est un organe qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière ; à  savoir, les égreneurs, l’Etat, les producteurs. Outre la fonction de fixer les prix aux producteurs fixer, les acteurs qui l’animent sont appelés à  trouver les bonnes formules en commun. l’application du plan social Longtemps attendu, le plan social de la CMDT est finalement tombé en janvier dernier, à  la grande satisfaction des travailleurs. Selon M Coulibaly, le règlement du plan social et la réduction des effectifs avant l’arrivée des privés sont de nature à  encourager ces derniers. Ainsi, dit-il, le montant débloqué par l’Etat permettra la réinsertion socio-économique des travailleurs licenciés (pour motif économique). Pour obéir au principe de diminuer l’effectif toujours pléthorique des travailleurs, il y a eu des critères de sélection. Ainsi, plus de 300 travailleurs ont été mis au plan social. « Au lieu de choisir les travailleurs qui sont partis, nous avons choisi les travailleurs qui sont restés. Nous sommes donc partis du cadre organique de l’ensemble de la CMDT pour remplir les organigrammes, tout en tenant compte d’un certains nombre de contingences et de facteurs sociaux », a indiqué M. Coulibaly. Dans le plan de privatisation retenu, la CMDT sera scindée en 4 grandes filiales, qui seront implantées à  Kita, Sikasso, Koutiala, et Fana. A noter que la CMDT est une Société anonyme dont le capital appartient à  99,49% à  l’Etat. Après sa privatisation, elle sera scindée en quatre (4) sociétés privées, au sein desquelles (chacune) les producteurs de coton détiendront 20% du capital, et les travailleurs de la CMDT 2%. l’Etat malien, pour sa part détiendra 17, tan disque l’actionnaire majoritaire se taillera la part du lion avec 61% du capital de la société.