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Comparaison n’est pas raison : le discours de Dakar face à celui d’Accra…

Comparaison n'est pas raison Cependant, il y a des moments o๠la raison incite à  la comparaison. Après le discours…

Comparaison n’est pas raison Cependant, il y a des moments o๠la raison incite à  la comparaison. Après le discours insultant de Sarkozy à  l’université Cheick Anta Diop de Dakar, celui de Barack Obama adressé au parlement du Ghana réchauffe le coeur des millions d’africains et donne des raisons d’espérer en la classe politique. Le discours d’Accra, c’est l’intelligence qui répond à  la bêtise ! Pour preuve, Sarkozy disait : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal est d’être en harmonie avec la nature ne connaà®t que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès… Jamais, l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais, il ne lui vient à  l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin » Obama dira : – « Je ne considère pas les pays et les peuples d’Afrique comme un monde à  part; je considère l’Afrique comme une partie fondamentale de notre monde intertonnecté » Concernant l’Afrique, Obama dira encore : « l’Afrique émet moins de gaz à  effet de serre que toute autre région du monde, mais elle est la plus menacée par le changement climatique ». Plus loin, Sarkozy affirmera : « Je ne suis pas ici pour parler de repentance… Il (le colonisateur) a pris, mais je veux dire avec respect qu’il a aussi donné ». Obama dira : – « Il est vrai qu’une carte coloniale qui n’avait guère de sens a contribué à  susciter des conflits, et l’occident a souvent traité l’Afrique avec condescendance, à  la quête de ressources plutôt que de partenaires ». Dans son propre pays, à  un pauvre hère qui refusait de lui serrer la main au salon de l’agriculture, Sarkozy dira : « Casses-toi, pauvre con ». A un joueur de trompette qui faisait plutôt du bruit que de la musique lors de son intervention à  Accra , Obama dira avec respect : -« ça me plaà®t ! merci, merci, je pense que notre congrès a besoin d’une de ces trompettes. J’aime bien ce son, cela me rappelle Louis Amstrong » La comparaison entre les deux personnes ne s’arrête pas là  uniquement. Pendant que Sarkozy fustige le monde musulman et expose à  la vindicte populaire ceux et celles qui pratiquent leur foi, Obama prône la tolérance. Sarkozy disait encore récemment : « Le hijab n’est pas la bienvenue en France ». A l’Université Al-Azhar du Caire, Obama disait : « Le gouvernement des à‰tats Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à  porter le hijab et pour punir ceux qui les contestent ce droit ». Décidément, le pays d’Obama nous surprendra toujours. Les à‰tats Unis d’Amérique comptent plus de 1 200 mosquées officielles alors qu’en France, la construction de la moindre mosquée donne lieu à  d’interminables polémiques et à  des procédures administratives injustifiées. Le pays d’Obama est aussi le premier grand pays occidental qui autorisa un sénateur musulman à  jurer sur le coran et non sur la bible. Sa perception du monde musulman lui fera dire : « C’est de l’innovation au sein des communautés musulmanes que nous viennent l’algèbre, le compas, les outils de navigation, notre maà®trise de l’écriture,de l’imprimerie, notre compréhension des mécanismes de propagation des maladies et des moyens de les guérir. La culture islamique nous a donné la majesté des arcs et l’élan des flèches de pierre vers le ciel, l’immortalité de la poésie et l’inspiration de la musique, l’élégance de la calligraphie et la sérénité des lieux de contemplation. Et tout au long de l’histoire l’islam a donné la preuve en mots et en actes, des possibilités de la tolérance religieuse et de l’égalité raciale ». Dans une France, o๠Sarkozy et les siens éprouvent du mépris pour tous ceux qui ne pensent pas et n’agissent pas comme eux, Barack Obama lui prône l’unité de son pays et disait déjà  à  la Convention Nationale du Parti Démocrate à  Philadelphie en 2004 : -« Il n’y pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice, il y a les à‰tats Unis d’Amérique ». Là  o๠Sarkozy bande les muscles et veut faire voir aux faibles de quel bois la France se chauffe, Barack Obama cite Thomas Jefferson : -« J’espère que notre sagesse grandira en même temps que notre puissance et qu’elle nous enseignera que moins nous utiliserons cette dernière, plus elle fera de l’effet ». Et quand Sarkozy et quelques boute-feu, voulaient en découdre avec l’Irak de Sadam Hussein, la sagesse du jeune Sénateur de l’Illinois de l’époque impressionna ses collègues. Sa fameuse phrase : -« Ce n’est pas pour des principes que les Etats Unis Amérique veulent faire la guerre à  l’Irak, mais pour des raisons de politique politicienne » résonne encore au Sénat américain comme un tocsin. Aux dires de certains sénateurs qui l’ont connu à  cette époque, Barack Obama apportait une certaine éthique au Sénat. L’essentiel est dit dans le discours des deux protagonistes Là  o๠Sarkozy cherche à  couvrir le monde du voile de l’intolérance, Obama cherche à  l’éclairer du faisceau de la tolérance.L’explication réside peut être dans leur parcours. Nicolas Paul Stéphane Sarkà¶zy De Nagy Bosca cherche d’un côté à  escamoter ses origines hongroises en exagerant le côté splendeur que sa famille n’a jamais eu alors que Barack Hossein Obama n’a jamais fait mystère de ses origines kenyanes et modestes. Les premières images du président Obama, c’est une famille unie. Le sourire de Barack Obama, sa femme Michelle et leurs deux filles Sasha et Malia ont ébloui le monde entier. Certaines amitiés d’Obama datent de son adolescence ou de l’époque o๠il était étudiant à  l’université de Harvard. Signe du destin ou pur hasard, il fut aussi le premier étudiant noir à  diriger la célèbre revue de droit de Harvard (Harvard Law Review). Obama clame les siens : musulmans, catholiques, blancs, noirs, africains,américains, indonésiens, son père ivrogne, sa grand mère maternelle blanche morte de cancer, son ethnie Luo du kenya… Barack Obama est tout cela à  la fois, le creuset de toutes les diversités du monde. Sarkozy, c’est le rejet d’une partie du monde. Toute la politique de l’ancien ministre de la sécurité est basée sur l’insécurité et la peur de l’autre. Obama voit les choses différemment dira : « Priver le monde d’une de ses parties, c’est nous amputer d’une partie essentielle de nous-mêmes ». La vision politique de l’homme peut se résumer par cette simple phrase qu’il repète souvent : « La politique pour les hommes et par les hommes ». On ne peut pas parler d’Obama sans parler de la religion qui tient une place importante dans sa vie. Aussi au Caire, il concluait son discours par cette phrase : – « Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la volonté de Dieu » Brièvement, voilà  Obama, voilà  sa richesse et voilà  la richesse du monde et du soleil nouveau qui se lève. Cela explique aussi pourquoi le monde voit en lui une sorte d’espoir. Prions Dieu pour qu’il donne longue vie à  Barack Obama et que la trahison des hommes ne l’atteigne pas comme ce fut le cas pour le Christ !