Comptes extérieurs du Mali : Les exportations ont atteint 935 milliards de FCFA en 2008

L'Hôtel Salam a abrité, le jeudi 8 avril, la journée annuelle de diffusion de la balance des paiements au Mali.…

L’Hôtel Salam a abrité, le jeudi 8 avril, la journée annuelle de diffusion de la balance des paiements au Mali. Organisée par la BCEAO, cette deuxième édition a été marquée par la présentation et l’analyse des résultats des comptes extérieurs au titre de l’année 2008, suivie des discussions sur le thème de « l’Analyse de l’évolution des investissements directs étrangers dans les pays de l’UEMOA ». La balance des paiements est un instrument fondamental pour l’analyse, la décision et la formulation des politiques économiques. Paradoxalement, cet instrument est peu connu des décideurs politiques et des acteurs du secteur privé. D’o๠l’institution, depuis l’an passé, d’une journée annuelle dédiée à  la diffusion des comptes extérieurs. Cette initiative vise à  familiariser les acteurs de la vie économique nationale aux concepts de la balance des paiements et renforcer le dialogue entre les secteurs public et privé dans le cadre de l’analyse économique, la définition des politiques économiques, notamment l’amélioration durable de la position extérieure. La balance des paiements résulte de la compilation des statistiques sur les échanges économiques et financiers avec l’extérieur, fournies par l’ensemble des acteurs économiques, publics et privés confondus. Selon le Directeur national de la BCEAO pour le Mali, l’élaboration de la balance des paiements est confrontée à  trois grandes difficultés. En premier lieu, des lacunes sont observées au niveau des données. Ainsi, les statistiques douanières sont souvent incomplètes et la portée des enquêtes auprès des entreprises est parfois limitée. Les données du système bancaire sont généralement plus complètes alors que les transactions financières sont parfois réglées hors du système bancaire, dont les données sont alors loin d’être exhaustives. La deuxième difficulté tient à  la sous-évaluation des transactions, d’o๠la nécessité de procéder à  des recoupements. La troisième difficulté porte sur l’évaluation du prix du marché comme recommandé dans le manuel.  » Nonobstant ces limitations, la balance des paiements est un outil indispensable pour la politique économique. Ses rubriques et ses soldes, par l’importance et le signe des montants qu’ils enregistrent, informent, d’une part, sur la participation d’une économie aux flux d’échanges internationaux et, d’autre part, sur sa structure et sa situation conjoncturelle « , a-t-il précisé. A le croire, pour la BCEAO , l’enjeu est la préservation d’un niveau confortable de réserves de changes afin de défendre la valeur externe de notre monnaie commune, de faire face aux besoins d’importations des agents économiques et de couvrir les besoins de règlement du service de la dette extérieure. b L’or, le coton et les animaaux vivants ] l’analyse des résultats des comptes extérieurs du Mali au titre de l’année 2008 par la BCEAO , fait apparaà®tre que les principaux produits d’exportation ont été l’or avec près de 70%, le coton pour 10% et les animaux vivants avec 5,5%. Les exportations ont atteint 935 milliards de FCFA en hausse de 26% par rapport à  2007. l’orientation géographique des exportations fait ressortir trois grandes destinations. A savoir, l’Afrique avec 86,7%, l’Asie 7% et l’Europe 5%. Pour les importations, le Mali a été le premier fournisseur de l’Afrique avec plus de 40% dont 96,7% pour la seule zone UEMOA, l’Europe pour près de 30% et l’Asie avec moins de 20%. Par ailleurs, les transferts des migrants ont enregistré une augmentation de 16% pour un montant global de 141,3 milliards de FCFA. Pour sa part, la représentante du ministre de l’Economie et des finances, Mme Assitan Kouyaté, a souligné que le Mali, à  l’instar de tous les pays de l’UEMOA, a un besoin immense d’investissement pour amorcer son décollage économique. A la croire, l’Etat réalise sa part d’effort dans la réalisation de ces investissements, mais ses ressources sont limitées. Le secteur privé malien, bien qu’étant particulièrement dynamique, manque également de ressources nécessaires pour la réalisation d’investissements structurants. Le recours aux capitaux privés étrangers, notamment sous leur forme la plus stable, à  savoir les investissements directs, permettra de pallier ces insuffisances. « A cet égard, le Gouvernement du Mali fournit beaucoup d’efforts pour mettre en oeuvre les réformes institutionnelles et administratives permettant de créer un cadre propice à  ces investissements. Ces efforts concernent l’amélioration du cadre juridique et réglementaire des investissements (relecture du code des investissements, aménagement de zones industrielles), la création d’un environnement des affaires compétitif (réduction des délais de création d’entreprises, ouverture du guichet unique pour la création d’entreprises) », a indiqué Mme Assitan Kouyaté.