Comptes extérieurs du Mali: Un excercice de transparence

La cérémonie d'ouverture qui a eu lieu à  l'hôtel Salam était présidée par le Secrétaire général du ministère de l'Economie…

La cérémonie d’ouverture qui a eu lieu à  l’hôtel Salam était présidée par le Secrétaire général du ministère de l’Economie et des finances, Abdoulaye Touré avec à  ses côtés, le Directeur national de la BCEAO, Konzo Traoré. La balance des paiements s’impose comme un outil indispensable pour la politique économique. Le rapport, qui concerne les chiffres de 2012, révèle que les importations du Mali ont augmenté de façon sensible ces dernières années passant de 825 milliards en 2005 à  1 646 milliards de FCFA en 2010. Devant les nombreux participants à  cette rencontre dont le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF) Moussa Alassane Diallo, le Directeur national de la BCEAO pour le Mali, Monzo Traoré a souligné que les comptes extérieurs du Mali, à  savoir la balance des paiements et la position extérieure globale, sont établis conformément à  la cinquième édition du Manuel de Balance des paiements du Fonds monétaire international publiée en 1993. Ces comptes sont produits annuellement, avec un délai maximum d’un an après la fin de l’année de référence. Pour tenir ce délai de production des comptes définitifs, la BCEAO, a expliqué le Directeur nationale utilise des moyens importants, tant sur le plan financier qu’humain et matériel. Un logiciel a ainsi été élaboré pour le traitement des données reçues des agents économiques. De même, dans chaque pays de l’Union, un effectif-type de huit agents est dédié de façon permanente à  l’élaboration des comptes extérieurs. La principale méthode de collecte des informations utilisées est celle de l’enquête avec de questionnaires administrées auprès des agents économiques établis au Mali et intervenant dans les échanges économiques et financiers avec les non-résidents. Ces informations sont validées par un comité de balance des paiements présidé par le ministre de l’Economie et des finances. Aux dires de Monzo Traoré, dans le cadre de l’élaboration de la balance des paiements, trois grandes difficultés sont généralement rencontrées. En premier lieu, des lacunes sont observées au niveau des données. Les statistiques douanières sont souvent incomplètes et la portée des enquêtes auprès des entreprises est parfois limitée. Les données du système bancaire ne sont pas non plus exhaustives dans des pays comme les notre, du fait que certaines transactions financières, souvent importantes, sont réglées hors du système bancaire. La deuxième difficulté tient à  la sous-évaluation des transactions, d’o๠la nécessité de procéder à  des recoupements et la dernière difficulté porte sur l’évaluation du prix du marché comme recommandé dans le manuel. « Du fait des informations qu’elle retrace, la balance des paiements s’impose comme un outil indispensable pour la politique économique. Elle peut être utilisée de différentes façons pour l’analyse économique » a ajouté Monzo Traoré. Pour la BCEAO, « l’enjeu est la préservation d’un niveau confortable des réserves de change afin de défendre la valeur externe de la monnaie commune et de faire face aux besoins d’importation des agents économiques. Ces importations ont augmenté de façon sensible ces dernières années au Mali, passant de 825 milliards en 2005 à  1 646 milliards de FCFA en 2012 « . Au cours de cette diffusion, le thème prévu pour les discussions cette année est » l’analyse de la balance des services dans les pays de l’UEMOA » qui est d’un grand intérêt pour les pays de l’Union en général et pour le Mali en particulier. En effet, qu’il s’agisse de flux débiteurs liés au fret essentiellement ou flux des créditeurs heureusement, en liaison avec le tourisme, le commerce de services occupe une place prépondérante dans la politique de développement du Mali. A titre d’illustration, le solde net excédentaire du poste » voyage » de la balance des paiements est passé de 38,5 milliards de FCFA en 2001 à  46, 5 milliards en 2010, soit une augmentation de 21%. A l’inverse, le solde débiteur du fret est passé de 172 milliards à  280 milliards sur la même période. Le Secrétaire général du ministère des Finances estime que cette diffusion permet de familiariser davantage les acteurs de la vie économique nationale avec les concepts de la balance des paiements et renforcer le dialogue entre les secteurs public et privé, dans le cadre de l’analyse économique et la définition des politiques économiques, notamment celles visant l’amélioration durable de la position extérieure. Aussi a ajouté Abdoulaye Touré, » l’analyse des flux des biens et des capitaux privés peut permettre aux autorités d’engager un dialogue fécond avec le secteur privé et formuler des politiques adéquates, permettant au Mali de tirer le meilleur parti des activités de son secteur privé particulièrement dynamique « . Cependant, malgré les réalisations en terme d’infrastructures, de transport et de tourisme, le déficit des services continue de peser lourdement sur le compte courant. -Au sein de l’UEMOA, le Mali a exporté en 2010 pour 108,1 milliards et importé pour 529,7 milliards -Les transferts de migrants estimés à  168, 1 milliards Au Mali, la croissance de l’activité économique a été tirée en 2010 par les secteurs primaire et tertiaire, avec une croissance du PIB, en termes réels, de 5,8%, après 4,5% l’année précédente. A prix courants, la richesse totale créée a atteint 4 655 691 millions, en hausse de 10% par rapport à  2009. Pour ce qui est de l’évolution des prix en 2010, une augmentation de 1,4% a été enregistrée en moyenne annuelle contre 2,2% en 2009. Ainsi, l’objectif d’inflation de 3,0% au maximum fixé dans le cadre de la convergence de l’UEMOA a été respecté. Par ailleurs, le déficit global des finances publiques, base des engagements et hors dons, sous l’emprise des dépenses totales et prêts nets en constante progression, s’est accentué, atteignant ainsi un montant de 382 800 millions, soit 7,5% du PIB contre 5,5% en 2009. Sur le plan des échanges extérieurs, les transactions économiques et financières entre le Mali et le reste du monde courant 2010 se sont soldées par un déficit global de la balance des paiements de 20 475 millions et une position extérieure globale en fin de période de -1 265 527 millions, après un excédent de 252 025 millions en 2009. Ainsi, le compte des transactions courantes est ressorti déficitaire de 589, 4 milliards de FCFA en détérioration de 280, 1 milliards par rapport à  2009. Le déficit du compte courant a augmenté en ressortant à  12,7% en 2010, après 7,3% en 2009 en rapport avec le gonflement du déficit commercial et des services. Les principaux produits d’exportation demeurent l’or (74, 8%) le coton (8,3%) et les animaux (3,4%). En 2010, les exportations ont atteint 1 018, 1 milliards, en hausse de 21, 6% par rapport à  2009. Les importations se sont chiffrés à  1 646, 1 milliards en valeur CAF, en augmentation de 43,4% par rapport à  2009. l’orientation géographique des exportations fait apparaitre trois grandes destinations : l’Afrique (67,6%) pour l’or et le bétail dont 9,1% pour l’EUMOA, l’Europe (21,2%) l’Asie (8,1%) destination privilégiée pour le coton. Concernant l’importation, le premier fournisseur est l’Afrique (40,7%) dont 29,3% pour l’UEMOA, suivi de l’Europe (30,0%) et l’Asie (19,2%). s’agissant du commerce intra-UEMOA, il s’est caractérisé par une balance déficitaire avec un taux de couverture des importations par les exportations de 20,4% après 28,4% un an plus tôt. Les pays de l’UEMOA ont absorbé 10,7% des exportations du Mali (108, 1 milliards) et ont fourni 39,6% des importations (529, 7milliards). Le déficit de la balance des services s’est aggravé en 2010, en se chiffrant à  313,7 milliards, en détérioration de 41%. Le poste transports (personnes et biens fret) a enregistré un déficit de 302, 9 milliards et celui des autres services (communication, BTP, assurance etc ) un déficit de 61,1 milliards. Par contre la rubrique voyages a affiché un solde excédentaire de 46, 5 milliards en hausse de 3,9 milliards par rapport à  2009. La balance des revenus est ressortie déficitaire de 207, 5 milliards. Les transferts courants se sont soldés par un excédent de 266, 2 milliards. Les transferts des migrants se sont confortés de 20,8 milliards pour s’établir à  168, 1 milliards. Toujours en 2010, l’excédent du compte de capital s’est fixé à  124, 7 milliards, les dons-projets et l’appui budgétaire sectoriel pour un montant global de 89, 8 milliards. Les investissements directs ont été de 197, 4 milliards, après 353, 8 milliards en 2009 (cession de parts de la Sotelma pour 180, 4 milliards). Hors ressources Sotelma, les ID ont augmenté de 23, 9 milliards en raison de la consolidation des fonds propres et du réinvestissement de bénéfices, notamment dans les télécoms.