Conclave ministériel sous haute sécurité à Bamako

La rencontre de Bamako, qui a eu pour thème central «Â La Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale Organisée »,…

La rencontre de Bamako, qui a eu pour thème central «Â La Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale Organisée », a réuni les pays ayant en commun le Comité d’Etat Major Opérationnel Conjoint (CEMOC) regroupant lesdits pays. D’entrée de jeu, le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga a estimé que la situation sécuritaire dans la région du Sahel «Â demeure grave et préoccupante ». Pour lui, elle nécessite que «Â nous conjuguions encore plus nos efforts afin de trouver les réponses les plus adéquates à  cette situation ». Le ministre Maà¯ga a souligné dans son intervention que dans le contexte actuel, l’urgence recommande «Â d’instaurer une sécurité immédiate dans la région, mais aussi une stabilité plus globale et plus durable ». « Il ne s’agit de faire des actions ad hoc sporadiques, mais d’adopter ensemble une approche commune pour faire face à  la menace », a déclaré le chef de la diplomatie malienne. Volonté commune Ses homologues n’en diront moins. Au cours de leurs interventions respectives les ministres des autres pays ( Niger, Mauritanie et Algérie ) ont mis l’accent sur les conséquences de la menace terroriste sur la stabilité dans la bande sahélo-saharienne, et la nécessité de conjuguer les efforts. «Nous devons convenir de consolider les mécanismes qui régissent les relations entre nos pays pour que des avancées substantielles soient enregistrées durant l’année 2011 en matière de coopération sécuritaire sur la zone frontalière, de consultations et de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme», a souligné le ministre le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad MEDELCI, dont le pays a été longtemps en froid avec le Mali dans la gestion de la crise. Bamako a eu des différences d’approche avec ses voisins (notamment Alger et Nouakchott) dans la lutte contre la branche maghrébine d’Al Qaà®da. Et qui reprochaient par le passé au Mali «sa passivité» dans ce domaine, surtout après la libération des prisonniers d’AQMI contre celle du français Pierre Camatte. Les récentes visites du ministre Maà¯ga ont donc permis de vider «ce contentieux» et de repartir sur de nouvelles bases de coopération sécuritaire. Pour le ministre mauritanien, Mme Naha Mint Mouknass, C’’est un symbole. «Nous pourrons aboutir ensemble à  l’instauration progressive d’une sécurité dans l’espace commun de manière à  assurer une stabilité plus globale et durable à  travers l’harmonisation de nos évaluations, approches et méthodes d’action » ,a mentionné pour sa part la patronne de la diplomatie mauritanien. Quant au représentant nigérien, il retient que cette rencontre constitue une volonté de  rompre avec le discours de victimisation qui a prévalu jusqu’à  présent autour de la question. Selon Mohamed BAZOUM, ministre des Affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine et des Nigériens de l’extérieur, l’aboutissement la lutte contre le terrorisme passe par une nécessité d’actions convergentes ». La Libye s’invite dans les débats Au cours de cette journée de travail, les patrons de la diplomatie des quatre pays (appartenant à  la bande sahélo-saharienne) ont fait le point de la situation sécuritaire dans le Sahel et de la coopération régionale. La réunion de Bamako intervient un an après celle d’Alger tenue le 16 mars 2010. Elle a été, en outre, l’occasion pour les participants d’examiner l’impact de la crise libyenne sur la sécurité et la stabilité du Sahel. La rencontre a aussi permis de convenir des modalités du dialogue sécuritaire entre les pays concernés ainsi qu’avec leurs partenaires extrarégionaux. Pour les observateurs, la réunion de Bamako revêt un symbole, et un pas important dans la lutte contre le terroriste dans la bande sahélo-saharienne.