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Congo : Remontée du taux de transmission mère-enfant du VIH/Sida

Après un pic de 4,2% vers la fin de années 90 et une relative baisse de 3,1% au début des années 2000,…

Après un pic de 4,2% vers la fin de années 90 et une relative baisse de 3,1% au début des années 2000, le taux de prévalence du VIH/Sida, notamment la transmission mère-enfant, a connu une remontée de 3,09% au Congo entre 2013 et 2017, a indiqué à APA le coordonnateur du Réseau des associations des positifs du Congo, Flavy Passaka.Selon le coordonnateur de ce réseau qui est une plateforme d’une trentaine d’associations qui œuvre pour un accès aux soins des personnes vivants avec le VIH/Sida et l’amélioration de leur qualité de vie, les infections au VIH/sida sont en hausse d’une année à l’autre au Congo.

D’après lui, se référant aux données 2017 de l’Onusida publiées dans le cadre de la stratégie de lutte contre le VIH, le taux de transmission de la mère à l’enfant qui était de 15,9 % en 2013 est passé de 18,18% en 2017 et chez les jeunes filles de 15 à 24 ans ces nouvelles infections sont quatre fois plus élevées que chez les jeunes garçons entre 2012 et 2019.

Les nouvelles infections du VIH/Sida sont passées de 7200 en 2010 à 7900 en 2017, a révélé M. Passaka, soulignant qu’il le nombre de cas est passé de 88 000 en 2016 à 120 000 en 2018.

Ainsi les cas de décès liés au VIH/Sida au Congo ont aussi connu une hausse et sont passés entre 2014 et 2017 de 20100 à 31400 décès.

« Cette situation de la remontée du taux de prévalence du VIH/sida s’explique par le manque d’activités de sensibilisation et de dépistage qui se faisaient à l’époque par le Conseil national de lutte contre le VIH/Sida qui a été dissous au profit du Conseil de lutte contre le VIH/Sida et des épidémies », a expliqué le coordonnateur du Réseau des positifs du Congo.

En outre, il déplore le manque de financement car le Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida qui permettaient d’organiser ces activités de lutte contre cette pandémie ; d’où l’émergence des nouvelles infections.

Cependant, reconnait, Flavy Passaka, « depuis 2017 le pays n’a plus connu de rupture des anti-rétroviraux, la situation s’est totalement stabilisée, même si de temps en temps dans certains centres l’on signale le manque de quelques molécules ».

Il salue également la mesure du gouvernement en vigueur dans le pays depuis plusieurs années sur la gratuité des ARVs, le dépistage et la prise en charge des malades.  

Cette disponibilité des ARVS dans les centres de soins à travers tout le pays est confirmé par un patient qui a requis l’anonymat.

« Maintenant, il n’a plus de problème ; les anti-rétroviraux ne constituent plus un frein pour la prise en charge des positifs au Congo », souligne-t-il.

Il interpelle cependant l’Etat congolais à « honorer ses engagements en versant sa contrepartie, conformément aux accords avec le Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida partenaire pour ravitaillement du pays en ARVS ».

Au sujet de la stigmatisation et de la discrimination à l’endroit de personnes vivant avec le VIH/Sida, le coordonnateur du Réseau admet que « beaucoup d’efforts ont été fait dans ce sens.

« Aujourd’hui avec l’efficacité des ARVS comparé aux années antérieures, ces phénomènes n’ont plus la même ampleur, toutefois il y a toujours des personnes séropositives qui se plaignent d’en être des victimes dans les milieux de soins par exemple, de la famille et parfois dans la communauté », explique M. Passaka.

Depuis l’adoption de la loi de 2011 contre la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/sida, il y a de moins en moins de cas, car « les contrevenants ont peur d’être trainés devant la justice ».