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Consulat du Mali en France : le Collectif Mains Propres « ne lève pas le siège ».

À Paris, cela fait cinq jours que le ‘‘Collectif Mains Propres’’ occupe le consulat du Mali. Selon Abdoulaye Bâ, membre…

À Paris, cela fait cinq jours que le ‘‘Collectif Mains Propres’’ occupe le consulat du Mali. Selon Abdoulaye Bâ, membre du directoire du Collectif citoyen Mali, « ils sont plus de deux cents personnes sans compter ceux qui viennent en permanence ». Les militants qui occupent le consulat sont pris en charge par les deux collectifs. Mais, parviendront-ils à tenir longtemps ? « Oui, ici les gens n’ont pas même détermination qu’à Bamako. Ils sont de plus en plus nombreux tous les jours. Mais il va bientôt y avoir des négociations », confie un malien résidant à Paris, de retour du consulat. Le porte-parole du ‘‘Collectif mains propres’’, Tapa Konté, ancien militant du Rassemblement pour le Mali (RPM, parti au pouvoir) dont il a démissionné, a accepté de répondre aux questions de Journal du Mali.

Quelle est la situation actuellement au niveau du consulat du Mali en France ?

La situation est calme. Les militants du Collectif Mains propres sont plus que jamais mobilisés, il n’y a aucun problème. Mais actuellement le service est arrêté, parce que nous occupons le consulat depuis le vendredi 23 décembre jusqu’aujourd’hui.

Avez-vous rencontré le consul du Mali  ?

Je ne sais pas où il se trouve exactement. J’ai entendu dire qu’il serait à Bamako. On ne l’a pas rencontré. Mais nous avons rencontré une délégation du consulat. Et vous n’êtes pas sans savoir que le ministre des Maliens de l’extérieur était là. Il faut dire que le mouvement n’a pas commencé avec l’occupation du consulat. Le Collectif mains propres et le Collectif Citoyen Mali ont envoyé une lettre au consulat en avril pour faire des propositions par rapport aux services consulaires. Nous n’avons ni reçu de réponse, ni constaté aucune amélioration dans les services du consulat. Après, nous avons envoyé une lettre recommandée au consul à laquelle nous n’avons pas reçu de réponse. La première fois, il a fait une note de service qui ne pouvait pas résoudre les problèmes que nous avions souligné. Avant le 10 décembre, date à laquelle il a été décidé de la liaison entre la carte Nina et le passeport, nous avons alerté le consul sur le fait que le recensement n’était pas suffisamment abouti. Mais l’opération a été finalement mise en œuvre. Le 10 décembre, nous avons manifesté avec le Collectif citoyen Mali, et avons demandé aux autorités maliennes de ne pas signer l’accord de réadmission avec l’Union européenne. Parce que la politique de l’ Union Européenne (UE), c’est le jeu du charognard qui s’acharne sur le plus faible. L’UE sait que le Mali est affaibli par la crise, et dans ces conditions le retour des migrants risque d’être un sérieux problème encore pour les autorités surtout que la diaspora malienne en France fait partie des plus nombreuses.

Que s’est-il passé avec le recensement ?

Le Recensement Administratif. Vocation d’Etat Civil (RAVEC) s’est révélé une catastrophe dans les foyers de travailleurs où l’inscription sur les listes a été monnayée. Les gens ont besoin de se faire enrôler. De plus, dans certains foyers, il n’y a pas assez de place, et des problèmes d’hygiène y existent.

Que demandez-vous concrètement au consulat ?

Ce que nous demandons, ce n’est pas la suppression ou l’arrêt mais seulement la suspension de la liaison entre la carte Nina et le passeport en attendant que le Ravec soit abouti. Nous resterons au consulat tant que nous ne sommes pas arrivés à un accord avec nos autorités diplomatiques. Les négociations se poursuivent. Le ministre Abdramane Sylla a demandé qu’on lui donne une semaine pour apporter une réponse à nos doléances. Nous n’avons pas refusé, sauf qu’il y a eu beaucoup de promesses qui n’ont pas été tenues. Nous resterons sur place jusqu’à ce nous obtenions satisfaction. Je crois qu’en se déplaçant pour venir nous rencontrer, il a décrédibilisé le consul et l’ambassadeur, son Excellence Cheick Mouctar Diarra. Hier soir, nous avons rencontré l’ambassadeur mais il n’avait aucune proposition concrète. J’ai appris que le ministre Mohamed Ali Bathily ou sa délégation serait ici à Paris pour négocier. Nous n’avons jamais fermé la porte aux négociations, mais nous ne bougerons pas tant que nos doléances ne sont pas satisfaites.