Coopération Mali-Chine : Plus d’ouverture pour les travailleurs maliens

Chine, nouvel eldorado ? Deux mois après sa mise en place, le nouveau bureau du patronat malien a rendu visite…

Chine, nouvel eldorado ? Deux mois après sa mise en place, le nouveau bureau du patronat malien a rendu visite à  l’ambassadeur de Chine au Mali S.E Zhang Guoging à  sa résidence. Le patronat rappelons le, regroupe près d’une quarantaine de groupements professionnels de tous les secteurs d’activité du Mali. Des industries au commerce, en passant par le transport, le tourisme, les services, la boulangerie…Le président du CNPM, Mamadou Sidibé a exprimé au nom des hommes d’affaires maliens, leur volonté de prendre exemple sur leurs pairs chinois. Un point de vue fortement apprécié et soutenu par l’ambassadeur Guoging. Il est à  préciser que la Chine est le principal pays o๠les commerçants maliens se fournissent en marchandises de tous genres : Motos, tracteurs, pièces détachées d’automobiles (moto, véhicule, vélo), appareils électroménagers, téléviseurs, radios, appareils photos numériques, ordinateurs…Le commerce y est très vif et les commerçants maliens y trouvent des marchandises bon marché et de tout genre. Cependant, les voyages entre le Mali et la Chine ne sont pas aussi faciles que l’on pourrait le penser. Le président du syndicat national des commerçants détaillants du Mali, Cheick Oumar Sacko est un habitué du trajet Bamako-Pékin. Il a soulevé un certain nombre de problèmes auxquels les commerçants maliens sont en permanence confrontés. Lorsqu’ils quittent le Mali pour la Chine, ils font sur le chemin des achats en Malaisie, en Thaà¯lande, en Inde et parfois au Japon avant de retourner au Mali. La vice-présidente chargée du transport au CNPM, déplore le fait qu’il n’y ait pas de visa longue-durée entre les deux pays. Cheick Oumar Sacko renchérit en expliquant que les Etats Unis et la France octroient des visas permanents de 6 mois à  1 an après au moins trois voyages effectués sur leur sol. Il demandera à  l’ambassadeur chinois la raison pour laquelle son pays n’applique pas le même procédé. « Un commerçant malien peut faire plus de 5 ans à  voyager entre la Chine et le Mali, mais jamais il n’obtient de visa longue durée. Ce sont généralement des visas d’une semaine à  1 mois. Cela est trop peu pour nous car nous avons besoin de plus de temps pour trouver les marchandises qu’il nous faut vraiment et par la même occasion, connaitre un peu plus votre pays. » Mr Sacko qui le fait qu’il n’y ait pas de vol direct entre Pékin et Bamako. Ils sont contraints de prendre l’avion de la Chine vers la Thaà¯lande, un autre billet pour l’Europe avant celui en direction de Bamako. Son excellence Zhang Guoging explique que « pour le visa, le processus est compliqué et je n’ai pas personnellement le pouvoir d’accéder à  cette requête. Nous recevons des plaintes en permanence pour ce même problème de visa. J’informerai Pékin et ensemble, nous verrons ce qu’il y a lieu de faire surtout que nos deux pays partagent des liens étroits depuis plus d’une cinquantaine d’année. Nous sommes vraiment très heureux de l’intérêt que vous portez à  notre pays.» La Chine est devenue, ces dernières années, le pays le plus convoité au monde grâce à  son incroyable expansion rapide et à  ses nombreuses potentialités qui font d’elle, une puissance économique mondiale à  l’image des Etats Unis, de la France ou encore de la Russie. Transfert de compétence Le président du patronat malien, Mr Sidibé d’avouer à  Mr Guoging que les hommes d’affaire maliens veulent être à  l’école de la Chine : « Nous voulons apprendre à  vos côtés. Il est important que nous travaillions ensemble afin de renforcer la coopération Sino-malienne parce qu’il ne faut pas que les chinois viennent uniquement nous aider. Il faut que nous apprenions à  travailler aussi et à  devenir indépendants et autonomes puisque nous n’allons pas toujours continuer à  tendre la main. » En effet, les plus grands marchés en BTP du pays sont pour la plupart détenus par des entreprises chinoises. Et celles-ci viennent avec leurs employés de la Chine. Ce qui ne facilite le transfert de technologie et dans le même temps, provoque le mécontentement des architectes et investisseurs maliens. Cela ne permet pas non plus la création d’emplois. Mr Sidibé ajoute par ailleurs que les entreprises chinoises implantées au Mali, ne sont pas assez ouvertes à  la coopération avec les autochtones. Cheick Oumar Sacko affirme qu’à  chaque fois que des entrepreneurs maliens s’adressent à  leurs homologues chinois, ceux-ci les renvoient toujours vers l’ambassade en expliquant qu’ils ne peuvent rien faire sans son aval. l’ambassadeur Guoging explique que le principal problème qui se pose à  ses compatriotes, C’’est la langue. « Ils ne parlent ni français, ni bambara, ça devient alors très difficile pour eux et pour vous de vous comprendre et discuter comme il faut. Mais, nous allons faire de notre mieux pour satisfaire chacun. »Les membres du patronat ont également soulevés le problème des bars et restaurants chinois qui ne respectent nullement normes requises en ce sens. Son excellence Guoging confesse avoir « toujours demandé à  mes compatriotes propriétaires de ces bars, de respecter les us et coutumes de ce pays. Je les ai même incités à  se lancer dans d’autres domaines d’activités qui les honoreront bien plus que ce qu’ils font en ce moment. Le problème C’’est que beaucoup parmi eux, cherchent à  gagner de l’argent facile et très rapidement, C’’est bien dommage je le reconnais. Mais nous y remédierons très vite.» Les échanges entre les deux parties étaient assez franches et courtoises et l’ambassadeur Zhang Guoging indique être disposé à  aider le patronat malien du mieux qu’il pourra.