COREN-IBK : « Je suis révolté, je suis meurtri »

Le Collectif des Ressortissants du Nord Mali a de nouveau réuni ses membres et de nombreux sympathisants pour dire non…

Le Collectif des Ressortissants du Nord Mali a de nouveau réuni ses membres et de nombreux sympathisants pour dire non au «supposé Etat de l’Azawad », selon les termes utilisés par Ousmane Issoufi Maà¯ga, ancien Premier ministre et président d’honneur du COREN. Ils étaient venus de tout Bamako mais aussi des capitales régionales pour ce « meeting dédié à  la libération totale du territoire national ». Il s’agissait aussi, selon les organisateurs, de réarmer moralement et spirituellement les Maliens afin de  » surmonter une épreuve, une tragédie que notre pays ne mérite pas et qui lui a été imposée par des bandits armés bénéficiant de diverses complicités dans le monde ». Le meeting avait commencé par des prières et des bénédictions des différentes confessions religieuses. Parmi la foule, se trouvait Ibrahim Boubacar Kéita, président du RPM mais d’abord et avant tout citoyen, fils d’un Mali Uni et Indivisible. l’homme a des liens particuliers avec le Nord-Mali. «J’y ai travaillé, de nombreuses années. Mon épouse est originaire de la région de Gao. Kidal, Tombouctou, Gao et font partie de notre patrimoine commun à  tous. C’’est le patrimoine du Mali», dira-t-il avant d’exprimer sa sympathie et son soutien aux populations qui vivent une situation dramatique depuis plus de deux semaines maintenant. Une minute de silence a été observée à  la mémoire des victimes. « Des groupes islamistes, AQMI et Ansar Dine, ont entrepris de détruire la nation malienne. Répandant terreur et désolation, ils occupent désormais toute la moitié nord de notre territoire et se livrent à  des actes barbares ». Cette situation, pour IBK, est en porte-à -faux avec les «valeurs de paix et de tolérance qui sont les fondements de notre société ». C’’est donc dans le même état d’esprit que les membres du COREN et des milliers de maliens qu’il suit les événements en cours. «Je comprends votre indignation. Et comme vous je suis indigné. Je suis révolté, je suis meurtri. Je me sens bafoué, au plus profond de mon âme » Message d’espoir Depuis la mi-janvier, les populations du Nord-Mali vivent un drame sécuritaire et humanitaire. Les pillages et les destructions de bâtiments publics, les viols ont rendu encore plus dramatique le péril alimentaire qui planait sur la zone sahélienne. Aujourd’hui, ce sont l’entraide et la solidarité qui permettent aux populations de survivre. IBK a salué le courage de tous ceux qui se battent pour aider leurs compatriotes dans le besoin. Et les appels se multiplient pour que secours leur soit porté dans les plus brefs délais. En plus de la situation humanitaire de nos compatriotes du nord, C’’est la partition du pays qui mobilise les membres et sympathisants du COREN. Ne pas céder à  la résignation, continuer de lutter, tel est le massage d’IBK, car il ne saurait être question de la « désintégration du Mali ! ». Il appellera tous les maliens, civils et militaires, de toute appartenance politique, à  s’unir pour sauver le pays. « L’heure est au Grand Rassemblement. C’est une urgence absolue ». «Nous vivons des moments extrêmement difficiles, mais je vous demande de croire à  une issue positive. Je vous demande de rassembler toutes nos énergies au service de l’unité et de la paix », poursuit-il. Qui veut la paix…va parfois en guerre l’une des missions principales du grand rassemblement selon IBK sera la reconquête du territoire national. Reconquête qui est le travail de notre armée nationale, aujourd’hui « désarmée, désorientée, mal équipée, en mal de renforts ». Les maliens ont fustigé le comportement de leur armée accusée de reculer systématiquement face aux agresseurs. Mais, les choses vont changé, promet-il. « Dès demain, sous l’impulsion de chefs militaires intègres et rigoureux, elle pourra être remobilisée et rééquipée. Avec l’appui en logistique et en renseignement des pays amis, l’armée du Mali pourra repartir au combat et anéantir les rebelles qui ont entaché notre honneur » assure IBK. Un IBK qui exclut l’option de l’intervention étrangère parce que « C’’est le rôle de notre armée de libérer le pays », et qui craint qu’une force d’interposition vienne fixer les lignes d’une partition du pays. Ce n’est pas non plus à  des miliciens de se charger du travail de l’armée. Comme pour répondre à  l’appel du COREN et d’IBK, le Président par intérim a lors de son investiture montré sa fermeté et sa volonté face aux rebelles touareg et leurs alliés islamistes. Et sur le plan humanitaire, le Collectif Cris du C’œur annonce l’ouverture, à  partir de la Tour de l’Afrique à  Bamako, d’un corridor ce vendredi 13 avril 2012.