Corruption: le racket policier coûte près de sept millions par jour aux usagers

Selon les résultats d'une enquête de l'ingénieur statisticien et économiste, menée sur la corruption, le racket des policiers dans la…

Selon les résultats d’une enquête de l’ingénieur statisticien et économiste, menée sur la corruption, le racket des policiers dans la seule ville de Bamako coûte au minimum 6 millions 800 mille francs par jour aux pauvres citoyens. En une année, on atteint la somme faramineuse de plus de 2 milliards 448 millions! Pour réaliser l’enquête qui a aboutit à  ce résultat, la première question posée au citoyen était: « au jour d’aujourd’hui, quelle est votre opinion sur le niveau de corruption des policiers, de l’administration publique et des juges? » En réponse au niveau de corruption des policiers, 25.4% pensent qu’il reste très élevé, 31.2% pensent qu’il est élevé et 30.9% de la population pensent qu’il est faible. Au moins 56% de la population pense donc que le niveau de corruption de la police constitue un problème. Tous les secteurs sont touchés Le sondage indique qu’au niveau de l’administration publique, 17.6% pensent que la corruption est très élevée, 28% pensent qu’elle est élevée et 39.8% pensent qu’elle est faible. La proportion de personnes qui pensent que la corruption est au moins élevée dans ce corps est de 45.6%. Au niveau des juges, 16.5% pensent la corruption est très élevée, 22.3% pensent qu’elle est élevée et 38% pensent qu’elle est faible. L’autre question « avez vous été victime d’un acte de corruption au cours des 30 derniers jours? Si oui, par qui et combien avez vous payé? » a donné des résultats pour le moins inquiétants, au vu des chiffres cité plus haut. à€ la question de savoir de qui avez vous été victime, « nous trouvons que les deux modalités qui viennent en tête sont la police et l’administration publique. Plus de 72% de ceux qui ont été victime d’un acte de corruption ont cité les policiers, contre 26.5% pour l’administration publique » précise Sidiki Guindo. A cet effet , la leçon tirée de ce sondage est que « même si les montants payés pour ces actes de corruption ne sont pas très élevés, il faut noter que, selon les résultats de cette étude, les actes de corruption par les policiers sont très ressentis par la population » indique –t-il. Concernant les montants déclarés lors des actes de corruption, ils sont assez disparates selon le statisticien économiste. « Les montants varient généralement entre 500 et 25 000 francs CFA pour la police et entre 1 000 et 55 000 francs CFA pour l’administration publique » révèle l’enquête. La lutte contre la corruption sous IBK En général, ce sondage a portait sur l’opinion de la population sur la corruption depuis l’arrivée du président Kéita au pouvoir. A la question de savoir si selon eux la corruption avait diminué au cours de six derniers mois,56,6% de la population a répondu par l’affirmative contre 32.2% qui trouve qu’elle est restée au même niveau et seulement 5.7% pense que la corruption a augmentée. Au niveau régional, dans toutes les régions sauf à  Gao, ceux qui pensent que la corruption a augmenté sont très minoritaires, le chiffre est inférieur à  8%. à€ Gao, jusqu’à  17.6% de la population pense que la corruption a augmenté. Il est donc important que l’à‰tat cherche à  savoir ce qui se passe dans cette ville en termes de corruption, a conseillé l’auteur. Dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, plus de 62% de la population pense que la corruption a baissé. à€ Bamako, la proportion de gens qui pensent que la corruption a baissé est de 55.3%, elle est de 40.7% à  Gao et moins de 30% à  Mopti, Tombouctou et Kidal. Dans ces trois dernières régions, la majorité pense surtout que la corruption est restée au même niveau.