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Côte d’Ivoire, après l’’attaque…

Le dimanche 13 mars, C'’est par la cité balnéaire de Grand-Bassam, à  40 km d'Abidjan, que la Côte d'Ivoire aura…

Le dimanche 13 mars, C’’est par la cité balnéaire de Grand-Bassam, à  40 km d’Abidjan, que la Côte d’Ivoire aura été touchée par la première attaque terroriste de son histoire. La plage, o๠Ivoiriens et expatriés profitaient d’un dimanche paisible en famille, devant les trois hôtels qui ont été pris d’assaut (l’à‰toile du Sud, le Koral Beach et La Paillote), s’est retrouvée en quelques minutes jonchée de corps meurtris par les balles. Selon le dernier bilan officiel, cet attentat, qui n’est pas sans rappeler celui de Sousse en Tunisie en juin 2015, a fait 21 morts : 15 civils, trois militaires et trois terroristes. Revendiquant son action dans un communiqué publié le lundi 14 mars, Al-Qaà¯da au Maghreb Islamique (AQMI), déclare que l’attaque « est une réponse à  l’opération anti-djihadiste menée au Sahel par la France », révèle l’identité de ses trois auteurs : Hamza al-Fulani, Abdul Rahman al-Fulani et Abou Adam al-Ansari, et prévient les pays liés aux actions militaires françaises de « se retirer de cette alliance satanique », au risque de les viser à  nouveau. Base arrière de Barkhane puisque C’’est d’Abidjan que part la logistique de l’opération, la Côte d’Ivoire doit aujourd’hui se demander comment parer à  d’autres attaques. C’’est le sujet central sur la table du Conseil des ministres exceptionnel du 14 mars, au cours duquel il a été question de coopération sous-régionale, de niveau d’alerte « rouge » et de sécurité renforcée dans les écoles, les ambassades et les grands centres commerciaux. Après les attaques à  la frontière malienne et l’arrestation de djihadistes sur le sol ivoirien, le pays avait pourtant pris conscience de la menace qui planait sur lui et avait fait voter une loi contre le terrorisme juillet 2015. Des mesures sécuritaires avaient également été mises en place et plusieurs projets d’attentats auraient été déjoués ces derniers mois. D’un point de vue opérationnel, les Forces spéciales ivoiriennes (FSI) ont bénéficié depuis novembre 2015 des enseignements tirés par les Forces spéciales françaises, intervenues à  Bamako lors de l’attentat à  l’hôtel Radisson, et plusieurs exercices ont été menés. Les FSI ont d’ailleurs fait montre d’une grande rapidité d’intervention à  Bassam : en 45 minutes, ils furent les premiers sur la plage et entamèrent une opération qui permit de mettre un terme à  l’attaque terroriste. Avec un bilan de trois morts dans leurs rangs. Malgré tout, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, il demeure complexe de trouver la stratégie pour lutter contre un ennemi invisible. Et comme dans un odieux vertige, la question que l’on se pose malgré soi est la suivante : à  qui le tour ?