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Côte d’Ivoire : Et Odinga s’en alla.

« Le boulanger d'Abidjan Raila Odinga, médiateur de l'Union africaine pour la Côte d'Ivoire a regretté que la "percée nécessaire"…

« Le boulanger d’Abidjan Raila Odinga, médiateur de l’Union africaine pour la Côte d’Ivoire a regretté que la « percée nécessaire » dans sa médiation n’ait pas eu lieu et dénoncé l’attitude du président sortant Laurent Gbagbo qui n’a pas honoré ses promesses. « En dépit de très longues discussions lundi avec monsieur Laurent Gbagbo et le président élu (Alassane) Ouattara (…) j’ai le regret d’annoncer que la percée nécessaire n’a pas eu lieu », a déclaré le Premier ministre kényan juste avant de quitter la Côte d’Ivoire. L’émissaire a aussi regretté le fait que M. Gbagbo, sous pression internationale pour céder la présidence à  son rival, n’avait toujours pas honoré sa promesse de lever le blocus mené par ses forces contre le grand hôtel d’Abidjan dans lequel M. Ouattara est retranché depuis plus d’un mois. « Monsieur Gbagbo m’avait donné l’assurance que ce blocus serait levé hier mais, pour la deuxième fois en quinze jours, il n’a pas tenu sa promesse », a dénoncé l’émissaire, dont la première mission de médiation début janvier avait été déjà  infructueuse. Les observateurs ont surnommé Laurent Gbagbo, le « boulanger d’Abidjan, du fait de sa capacité à  rouler les gens dans la farine, à  ruser et ne pas tenir ses engagements. Odinga vient de l’apprendre à  ses dépens. Convaincre les réticents Selon le porte-parole de M. Odinga, Salim Lone, le médiateur kényan « n’a pas renoncé au processus ». « Il s’en va demain (mercredi) matin et se rendra au Ghana, au Burkina Faso et en Afrique du Sud pour demander aux dirigeants de l’Union africaine de respecter la position de l’UA (ndlr, qui juge que Gbagbo doit quitter le pouvoir) », a-t-il ajouté. Il s’agit certainement pour le Premier Ministre kényan, partisan de la manière forte dès les premières heures de cette crise, de convaincre les pays encore réticent à  l’intervention armée. Depuis mardi, les chefs d’état-major de la Cedeao sont réunis à  Bamako, pour débattre des préparatifs d’une éventuelle intervention militaire visant à  chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Le général Mahamane Touré, responsable des questions de paix et de sécurité au sein de la commission de la Cedeao, a indiqué que toutes les méthodes possibles seraient étudiées avant un recours à  la force. « Nous espérons qu’avec tous les efforts de médiation en cours, une intervention militaire ne se révèlera pas nécessaire parce que nous en connaissons tous les conséquences », a estimé de son côté la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf. La Grande-Bretagne a fait savoir qu’elle apporterait son soutien aux Nations unies en faveur d’en recours à  la force si la Cedeao sollicite le soutien à  une intervention militaire. Toutefois, le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a exclu une intervention militaire britannique directe. Cinquante jours après le second tour de la présidentielle, l’impasse reste totale entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.