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Côte d’Ivoire : Le délai a expiré. Et maintenant ?

Toujours rien Environ quarante minutes avant l'expiration du délai, le président de la CEI avait affirmé à  la télévision que…

Toujours rien Environ quarante minutes avant l’expiration du délai, le président de la CEI avait affirmé à  la télévision que la commission « continuait de travailler » pour annoncer les résultats. Il en a profité pour démentir les informations de proclamation de résultat qui ont envahi le pays hier. « Je voudrais d’abord remercier les Ivoiriens pour leur grande patience. Nous avons depuis la fin du scrutin, entrepris de faire un travail de validation des résultats qui nous parviennent des différentes régions de Côte d’Ivoire et bien entendu, des différents bureaux de vote et des différentes commissions locales. Ce travail se poursuit, nous n’avons pas encore achevé. Quand nous serons prêts, nous nous tournerons vers la télévision, et nous ferons cas de nos délibérations à  l’ensemble de la population. Je veux donc leur demander d’être patients, d’être compréhensifs et de nous laisser le temps de travailler, en toute sérénité ». « Il n’est pas encore minuit » avait-il ajouté. Depuis plus rien. Alors maintenant que va-t-il se passer ? CEI ou Conseil constitutionnel ? Selon le journal ivoirien l’Inter « depuis hier mercredi à  minuit, la Commission électorale indépendante (CEI) est forclose pour la proclamation des résultats provisoires du 2nd tour de l’élection présidentielle. Le président de cet organe, Youssouf Bakayoko, et ses commissaires ne sont plus compétents pour donner le verdict du duel final Gbagbo – Ouattara ». Il revient en effet normalement, une fois le délai de trois jours passé, au Conseil Constitutionnel de statuer sur les données qui lui seront transmises par la CEI, pour proclamer les résultats définitifs. Et C’’est apparemment ce sur quoi compte le camp Gbagbo. Il a d’ores et déjà  annoncé qu’il comptait sur un recours déposé auprès du Conseil pour faire annuler des votes « frauduleux » dans le nord, tenu par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le coup d’Etat manqué de septembre 2002. Or les adversaires de Gbagbo estiment que la plus haute cour du pays n’est pas neutre car elle est dirigée par Paul Yao N’Dré, un proche allié politique de Gbagbo. Alassane Ouattara, homme du Nord qui dément tout lien avec les ex-rebelles, a jugé « inacceptable » le retard dans l’annonce des résultats et demandé à  Gbagbo de les respecter, mais il n’est pas allé jusqu’à  revendiquer la victoire. Ses alliés affirment que Gbagbo bloque la publication des résultats parce qu’il sait qu’il a perdu et que porter plainte devant le Conseil constitutionnel, après avoir empêché la commission électorale de diffuser les résultats, serait illégal. Incertitude et crainte de l’embrasement Le second tour de la présidentielle, dimanche, était censé couronner le processus de réunification et de réconciliation d’un pays resté scindé en deux pendant des années. Les Nations unies ont averti mercredi la classe politique ivoirienne qu’elle pourrait être tenue responsable d’éventuelles violences. Laurent Gbagbo avait terminé en tête du premier tour, le 31 octobre, avec 38 % des voix contre 32 % à  Alassane Ouattara, qui a reçu le soutien public de l’ancien président Henri Konan Bédié (25 % au premier tour). Le pays, o๠le couvre-feu qui devait s’achever ce mercredi a été prorogé jusqu’à  dimanche, restait donc plongé dans l’incertitude en dépit de la mobilisation de la communauté internationale. Peu après minuit, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réclamé la publication « sans plus de délai » des résultats. Plus tôt dans la journée, le président français Nicolas Sarkozy et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton avaient appelé au respect des délais. L’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, dont le camp affichait sa sérénité ces derniers jours, avait jugé dans l’après-midi « impératif » que le président de la CEI « proclame immédiatement les résultats provisoires », dans une déclaration faite à  Abidjan.