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Côte d’Ivoire: Le feu sous la cendre

Le Front populaire ivoirien (FPI) a organisé ce week-end un grand meeting à  la place Ficgayo, suituée à  Yopougon, quartier…

Le Front populaire ivoirien (FPI) a organisé ce week-end un grand meeting à  la place Ficgayo, suituée à  Yopougon, quartier populaire de la capitale économique Abidjan. La rencontre animée par le président par intérim du parti, Sylvain Miaka Oureto, a rassemblé des centaines de partisans. M. Oureto a fustigé la gestion actuelle du pays, dirigé depuis Mai 2011 par Alassane Dramane Ouattara, après plusieurs mois de violences postélectorales. «Les valeurs humaines ont foutu le camp en Côte d’Ivoire. Nous ne sommes plus dans un Etat démocratique. La Côte d’Ivoire marche sur la tête. Ouattara a ramené la Côte d’Ivoire a trente ans en arrière», a-t-il déclaré sous les vivas des participants. Dans son allocution, il a lancé de nombreuses piques au Rdr (parti au pouvoir) qui «ne gouverne que par la peur». Le meeting sécurisé par les forces onusiennes a très vite dégénéré. M. Oureto et ses camarades du parti ont du quitter précipitamment les lieux, étant visés par des jets de pierre. Le Front populaire ivoirien a par la suite annoncé la mort d`un de ses partisans. Dans une conférence de presse pour faire le bilan de ces violences, le président du comité d’organisation de la manifestation, Michel Amani N’Guessan, a pointé un doigt accusateur sur la mission onusienne en Côte d’Ivoire qui aurait soutenu des individus non identifiés pour attaquer les militants de l’opposition à  cette manifestation politique. Le président du comité d’organisation a révélé que l’incident avait fait un mort, 68 blessés et au moins 10 véhicules saccagés. « Tout a été planifié avec l’ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire) pour supprimer l’opposition significative », a affirmé Amani N’Guessan. Pour l’ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, « la démocratie et l’Etat de droit triompheront en Côte d’Ivoire. l’ONUCI de son côté a, dans un communiqué, condamné énergiquement les incidents survenus samedi et à  rappeler son attachement à  la liberté de rassemblement et d’expression, indispensable à  la vie démocratique. l’ONUCI a invité le Gouvernement à  prendre les mesures appropriées pour déterminer les circonstances de ces incidents malheureux, en identifier les auteurs pour les arrêter et les traduire en justice conformément à  la loi en vigueur. Cet incident souligne les tensions qui subsistent en Côte d`Ivoire neuf mois après l`arrestation de l`ancien président Laurent Gbagbo et l`accession à  la présidence de son rival Alassane Ouattara au terme de plusieurs semaines de conflit. La situation socio-économique est encore instable malgré les efforts du gouvernement pour venir en aide aux populations qui ont presque tout perdu dors des violences de 2011. Sur le front politique, les choses ne sont gèure plus calmes. l’ex-parti au pouvoir souffle le chaud et le froid dans le processus de réconciliation en cours dans le pays. Tantôt partant pour des négociations, il n’a finalement plus participé aux législatives qui se sont déroulées mi-décembre 2011. Ses partisans ont été accusés d`abus lors des violences qui ont suivi l`élection présidentielle contestée de novembre 2010.