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Côte d’Ivoire: le rapport d’Amnesty qui accable les FRCI

Dans ce rapport intitulé Côte d'Ivoire : la loi des vainqueurs, Amnesty International, accuse non seulement les FRCI mais aussi…

Dans ce rapport intitulé Côte d’Ivoire : la loi des vainqueurs, Amnesty International, accuse non seulement les FRCI mais aussi les « milices » composées des chasseurs traditionnels «dozo ». Mises en place par le président Alassane Ouattara après sa prise de pouvoir, les FRCI se seraient livrées à  une « politique de répression », au nom de la « sécurité ». Le rapport soutient que les actions de représailles menées par l’armée l’ont été « sur des bases souvent ethniques et politiques », à  l’encontre de «dizaines de personnes » victimes d’ « arrestations arbitraires» et de «tortures ». Ces accusations ont déjà  été portées par Human Rights Watch (HRW) dans un document de 80 pages publié le 19 novembre 2012. HRW avait écrit que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont commis des atteintes «généralisées » envers les droits de l’homme après une vague d’attaques perpétrées entre août et octobre. A la fin d’un mois d’investigation, les délégués d’Amnesty ont affirmé avoir recueilli des témoignages sur la manière dont les détenus, en grande partie incarcérés en raison de leurs affiliations politiques ou de leur appartenance ethnique, sont privés de liberté pendant des mois, sans pouvoir s’entretenir avec leur famille, ni consulter des avocats et des médecins. Toujours selon l’ONG, des détenus et d’anciens détenus ont décrit comment on les avait torturés à  l’électricité ou avec du plastique fondu afin de leur extorquer des « aveux » sur leur participation présumée à  des attaques armées. « Nous devions faire nos besoins dans des sacs. On ne nous donnait qu’un repas par jour, vers 14 ou 15 heures. Et nous n’avions droit qu’à  un litre d’eau pour 48 heures. » a raconté un homme à  Amnesty International. Il dit avoir été détenu pendant 49 jours avec 27 autres personnes dans une cellule de 4 mètres carrés dépourvue de sanitaires. Difficile réconciliation nationale O๠en est-on avec la réconciliation prônée par ADO ? « J’invite tous mes compatriotes à  s’abstenir de tout acte de vengeance et de représailles, sachant se retrouver dans les valeurs de pardon et d’amour. » Tels ont été les propos du Président Alassane Dramane Ouatara dans son adresse à  la nation en avril 2011. Il s’était engagé à  ouvrir une commission d’enquête nationale sur les exactions commises et annoncé différentes mesures de sécurité. Pour Gaà«tan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest, «Â la Côte d’Ivoire doit briser le cycle des abus et de l’impunité. Pas un seul membre de l’armée nationale ni autre partisan  du président Alassane Ouattara n’a pour l’instant été amené à  rendre des comptes pour ses agissements, ce qui constitue un échec total sur le plan de l’établissement de l’état de droit et affaiblit gravement le processus de réconciliation entamé en juillet 2011.» Pour une réconciliation nationale, Amnesty International lance un appel aux autorités ivoiriennes à  mettre fin aux violations des droits humains et autres abus que des représentants de l’à‰tat ou des milices soutenues par celui-ci continuent à  commettre en toute impunité.