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Côte d’Ivoire : Ouattara est à Addis-Abeba

Réunion cruciale pour la Côte d'Ivoire que celle qui a débuté ce mercredi 09 mars à  Addis-Abeba en Ethiopie. Les…

Réunion cruciale pour la Côte d’Ivoire que celle qui a débuté ce mercredi 09 mars à  Addis-Abeba en Ethiopie. Les 5 chefs d’Etat mandatés par l’Union Africaine sont réunis pour trouver une sortie de crise pour le pays, déchiré depuis fin novembre 2010 par les résultats de la présidentielle. Les deux présidents proclamés y étaient conviés mais seul Alassane Dramane Ouattara reconnu par la communauté internationale a fait le déplacement. C’’est la première fois depuis le scrutin contesté que Mr Ouattara quitte officiellement le territoire ivoirien. Le panel composé de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso) doit reprendre ses discussions, entamées hier, à  huis clos ce jeudi matin, puis soumettre ses conclusions dans l`après-midi à  une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l`UA, à  laquelle ont également été conviés les deux protagonistes de l`élection. M. Gbagbo, lui, n’a pas quitté Abidjan. Il a choisi de se faire représenter par le chef de son parti, l`ex-Premier ministre Pascal Affi N`Guessan, arrivé mercredi dans la capitale éthiopienne. Les partisans du président sortant avaient ces derniers jours donné de la voix pour qu`il ne quitte pas le pays, et l`un de ses proches a clairement indiqué qu`il n`attendait pas grand-chose du rendez-vous de jeudi. «Le brusque revirement du panel, qui prévoyait initialement de revenir à  Abidjan pour y livrer ses conclusions, nous conduit à  penser que la sécurité du président n’aurait peut-être pas été assurée à  Addis-Abeba», justifie le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello, qui relativise: «Nous restons naturellement ouvert à  une solution négociée qui, sans remettre en cause la légitimité du président Gbagbo, permettrait d’en finir avec la partition de fait du pays.» L`UA tente depuis plusieurs semaines de conjurer la guerre civile qui menace le pays alors que plus de 370 personnes ont été tuées depuis fin 2010 selon l`ONU, et que les hostilités ont repris dans l`ouest entre forces loyales au président sortant et ex-rebelles alliés à  M. Ouattara. Bras de fer Gbagbo-ONU Quelques heures après le départ de M. Ouattara d’Abidjn, o๠il était retranché dans l’hotel du Golf depusi décembre dernier, le gouvernement de M. Gbagbo a interdit la mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) et à  force française Licorne « de survol et d`atterrissage » dans le pays. L`Onuci assure traditionnellement le transport, grâce à  ses hélicoptères, des personnalités du camp Ouattara qui quittent le Golf hôtel ou qui y reviennent, mais ni la force onusienne ni l`équipe de M. Ouattara n`ont voulu dire par quel moyen celui-ci est parti pour le siège de l`UA. Par ailleurs, sur le plan économique, la communauté internationale s’est insurgée contre la décision prise lundi par le camp Gbagbo de nationaliser la filière cacao. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné mercredi la « décision illégale » de Laurent Gbagbo « annonçant une spoliation des entreprises des filières cacao et café présentes en Côte d`Ivoire ». « Cette décision n`a d`ailleurs aucun effet en droit puisqu`elle émane d`autorités qui ne sont pas légitimes pour prendre des décisions au nom de l`Etat ivoirien », a souligné au cours d`un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero, interrogé sur cette mesure du président sortant, non reconnu par la France. Le Département d`Etat américain a quant à  lui, assimilé à  « un vol » la décision de Laurent Gbagbo.