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Côte d’Ivoire : Pourquoi Laurent Gbagbo s’accroche t-il autant au pouvoir ?

Le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo demandait en début de semaine, le désarmement total des ex-rebelles. Conditionnant ce désarmement…

Le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo demandait en début de semaine, le désarmement total des ex-rebelles. Conditionnant ce désarmement à  la tenue de l’élection présidentielle. Réaction vive Les forces nouvelles (FN) de Soro Guillaume ont vivement réagi ce lundi face aux propos du président qu’ils qualifient de non fondés. Ce désarmement selon eux, est déjà  inclus dans l’accord de Ouagadougou. « Le désarmement n`est pas lié à  l`organisation de l`élection présidentielle et n`a donc jamais été une question préalable à  son organisation », a déclaré Me Affoussy Bamba, porte-parole des FN. Presqu’une année après le coup d’Etat militaire contre le président Henry Konan Bédié, la Côte d’Ivoire tenait l’élection présidentielle en octobre 2000. Election au bout de laquelle, sera élu le président Laurent Gbagbo, opposant historique au vieux Félix Houphouà«t Boigny, père de l’indépendance ivoirienne. Deux ans après le scrutin, une tentative de coup de force échoue contre le chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Cette situation plongera le pays dans une situation de crise engendrant des milliers de morts. Tout en divisant la Côte d’Ivoire en deux : Le sud dirigé par Gbagbo et le nord par les forces nouvelles de Guillaume Soro (avec comme bas, Bouaké). Les tiraillements continueront entre les deux parties pour le grand malheur des ivoiriens demeurant les seuls seules victimes de cette mésentente. Nouveau mandat Arriva donc 2005, année à  laquelle prenait fin, le premier mandant de Laurent Gbagbo (deux mandats étant autorisés par la constitution). Le scrutin présidentiel devait alors se tenir en octobre 2005. Cependant, vu la violence de la crise persistante, l’organisation des Nations-Unies (ONU) décide d’accorder une année de sursis à  Gbagbo, le temps de revenir à  un climat de paix et de sérénité. Cette décision marque le premier report de l’élection présidentielle ivoirienne. Le scrutin devrait ainsi se tenir en 2006. Mais, il sera une fois de plus reporté par le gouvernement, avec comme prétexte, un important retard dans les préparatifs. Incessants reports l’on est tenté de dire que la véritable raison de ces reports, réside dans l’affaire Kieffer. C’’est ce journaliste indépendant franco-canadien, disparu mystérieusement en avril 2004. Guy André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois, le 16 avril 2004 sur un parking à  Abidjan. Il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau frère de la première dame Simone Gbagbo. Son corps n’a jamais été retrouvé. Certains témoins ont affirmé avoir vu le journaliste dans le sous-sol de la maison présidentielle. Beaucoup s’accordent à  dire que Mme Gbagbo est à  la base de la disparition de l’homme et qu’elle l’aurait probablement assassiné. Cependant, aucune preuve de cette affirmation n’a été trouvée jusqu’alors et l’affaire suit toujours son cours. Une élection hypothétique Gbagbo refuse d’organiser l’élection présidentielle de peur de la perdre. Hors, il ne manque pas de moyens financiers. Cependant, le grand problème en Côte d’Ivoire, C’’est bien celui de l’ethnie. Ce farouche opposant de Félix Houphouà«t Boigny, de l’ethnie bété (centre-ouest) du pays, est en minorité face à  Bédié et Ouattara. En effet, Henry Konan Bédié du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Alassane Dramane Ouattara du rassemblement des républicains (R, sont réunis autours du rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Ce rassemblement a été rallié il y a quelques mois, par le parti ivoirien des travailleurs (PIT) de Francis Wodié (adversaire de Bédié à  la présidentielle de 1995). Gbagbo sait que s’il va à  armes égales avec ses opposants à  l’élection, il a très peu de chance de se faire réélire, même si un sondage indiquait en 2009, qu’il est le favori du scrutin. Le RHDP s’il reste soudé, est certain de remporter un important nombre de voix avec les dioulas du nord et les baoulé du sud. En plus des centristes et de certaines ethnies de l’ouest d’o๠est originaire Wodié. L’affaire Kieffer Par ailleurs, Gbagbo craint la suite de l’affaire Kieffer. Il craint d’être poursuivi par la justice avec sa femme Simone qui se trouve au C’œur de l’affaire. Au cas o๠il n’est pas réélu, son immunité diplomatique ne l’épargnera guère. En ajoutant à  cela, les crimes interethniques orchestrés contre les nordistes dioulas, taxés d’étrangers maliens, guinéens et burkinabés. La communauté internationale estime que seule la tenue d’une élection, permettra un retour à  la paix dans ce pays qui était encore au début des années 2000, le pays le plus prospère d’Afrique de l’ouest francophone. Le scrutin prévu au départ pour le 29 novembre 2009, a été remis entre fin avril et mai 2010, sous l’œil vigilant du médiateur burkinabé Blaise Compaoré.