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Côte d’Ivoire : Réconciliation, un long chemin pour les Ivoiriens ?

C'est la première fois qu'il prenait publiquement la parole en tant que président élu depuis la crise issue de l'élection…

C’est la première fois qu’il prenait publiquement la parole en tant que président élu depuis la crise issue de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier. Lors de sa première allocution télévisée, après la chute de Gbagbo, le président Ouattara a annoncé la création d’une «Â Commission Justice et Réconciliation » pour enquêter sur les accusations d’atrocités contre les civils portées contre l’une et l’autre des parties au conflit. « J’invite tous mes compatriotes à  s’abstenir de tout acte de vengeance, a-t-il appelé de ses vœux. La Côte d’Ivoire est une et indivisible. Je serai le président de tous les Ivoiriens, qu’ils soient musulmans (comme lui, ndlr), chrétiens (comme Laurent Gbagbo, ndlr), ou d’une autre confession. » A déclaré hier le président Ouattara sur les antennes de la télévision ivoirienne. Equation à  plusieurs inconnues La question qui se pose est de savoir si l’appel à  la réconciliation sera entendu par tous les Ivoiriens. Aujourd’hui, cette réconciliation en Côte d’Ivoire présente de nombreux enjeux. Dans un pays divisé par de nombreuses années de conflits ethniques, il lui faudra du temps pour cicatriser les blessures : il y a d’une part «Â les Ivoiriens du Nord », se réclamant d’Alassane Dramane. D’autre part les «Â Ivoiriens du sud ». Parmi eux, il y a l’ethnie (Bété) à  laquelle appartient la famille Gbagbo. Les «Â Jeunes patriotes » également, constituent le bras populaire du président sortant et ils lui ont exprimé leur soutien. Gbagbo est tombé, mais dans de nombreux quartiers d’Abidjan, l’ex président a encore des partisans. Et au sein de l’armée, des groupes militaires pourraient encore lui rester fidèles même si les généraux comme Philippe Mangou, ont maintenant prêté allégeance à  Alassane Ouattara. Son parti, le Font populaire ivoirien (FPI), qui va désormais basculer dans l’opposition, va-t-il lâcher du lest ? Rien n’est moins sûr. Cohabitation Par ailleurs, Ouattara devra faire œuvrer à  aplanir les divergences qui peuvent intervenir dans son propre camp. Sa première grande épreuve sera la cohabitation avec les militants du PDCI de l’ancien président Henry Konan Diédié. Ennemis hier, les deux camps sont de venus des alliés face à  un opposant commun qu’était Gbagbo. Le partage du pouvoir entre les RDR d’Alassane et le PDCI sera sans doute mis à  rude épreuve. Il y a une question qui suscite également beaucoup d’interrogations dans l’ère post-Gbagbo : C’’est celle de l’intégration des « Forces républicaines » dans l’armée régulière. Bombardés à  de hauts grades dans la rébellion, ils exigeront, sans doute, leurs grades dans l’intégration dans l’armée régulière. Comment cela sera perçu par les officiers de l’armée gouvernementale ? Autant dira que la tâche ne s’annonce pas aisée par le nouveau président de la Côte d’Ivoire .