Face à face A quelques heures du lancement officiel de la campagne du second tour de la présidentielle ivoirienne, Abidjan a connu ses premiers affrontements. Signalons que le quartier de Cocody regroupe plusieurs sites dont : la cité universitaire de Mermoz, la télévision nationale (RTI), le siège du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), également devenu siège du rassemblement des houphouétistes (RHDP), l’école nationale de la gendarmerie et celle de la police. C’est donc une zone stratégique, souvent théâtre d’incidents. Ainsi ce vendredi vers 15h, plusieurs centaines de manifestants sont sortis de l’université de Cocody, direction le siège du PDCI qui se trouve juste en face. Ils étaient armés de gourdins, de pierres, et plusieurs autres armes blanches. Policiers et gendarmes étant proches, ils se sont rapidement postés devant les manifestants. Pendant ce temps, d’autres corps habillés dont des militaires, surveillaient l’entrée du siège. l’adjudant Brou Aka Pauline nous explique « dès le début des affrontements, nous avons été obligés de stopper la circulation dans la zone pour éviter plus de problèmes. » Il y aurait eut plus de peur que de mal puisque les forces de sécurité ont maà®trisées la situation avant qu’elle ne dégénère. Tout de même une dizaine de blessés de part et d’autres. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Déjà sous les coups de 17h, la circulation est revenue à la normale. A l’origine de cette bouffée de violence, une dispute entre un partisan d’Alassane Ouattara et un membre de Fesci. Depuis le début des années 2000, la Fédération des étudiants et scolaires dirigée à l’époque par Charles Blé Goudé, est indexée comme étant à la solde du président sortant Laurent Gbagbo. De nombreux politologues ivoiriens ont longtemps critiqué cette instrumentalisation. Il faut dire que Blé Goudé, leader charismatique de la Fesci, est actuellement à la tête du rassemblement des jeunes patriotes, proches de Laurent Gbagbo. Des incitations à la haine circulent par SMS Depuis quelques jours, des sms circulent dans le pays. Ces messages téléphoniques sont hostiles au candidat de RHDP considéré comme un Âennemi de la Côte d’Ivoire’. Ce sont parfois des texto du genre « ne voter pas ADO, ce burkinabé qui est à la solde des étrangers. » ou encore « si Alassane vient au pouvoir, il tuera tous les Bétés du pays ». Les Bété étant l’ethnie du président Gbagbo. Moussa Traoré est un jeune employé au port d’Abidjan. Il estime que « ce sont les illettrés qui suivent les consignent de ce genre de messages. Je trouve vraiment dommage que ce genre de conneries puisse circuler en Côte d’Ivoire aujourd’hui encore. Nous somme en période de paix. La guerre est terminée depuis longtemps. Qu’ils nous laissent respirer tranquillement ces ennemis de la Côte d’Ivoire qui ne visent que leurs propres intérêts. » William Boka est quant à lui, commercial à Abidjan. Il pense qu’ « il est grand temps que les ivoiriens grandissent un peu et laissent ces considérations ethniques de côté. C’est notre seule chance de retrouver notre chère et belle patrie telle que nous l’avait laissé le vieux père Houphouà«t Boigny. Par ailleurs, des militaires et chars sont postés presque partout dans la capitale économique ivoirienne Abidjan. l’objectif selon les autorités, seraient de maà®triser tout débordement et éviter d’éventuels affrontements pendant le scrutin de 28 novembre prochain. La campagne électorale pour le second a bien débuté hier à minuit.
