Côte d’Ivoire : le défi de la relance économique

"Dans une famille, quand C'’est le grand frère, qui fournit le plus de ressources, qui est malade, C'’est toujours difficile…

« Dans une famille, quand C’’est le grand frère, qui fournit le plus de ressources, qui est malade, C’’est toujours difficile de le soutenir à  son tour. Malheureusement, C’’est souvent ainsi ». C’est en ces termes que le Patron de l’Uemoa s’est penché sur le sort de la Côte d’Ivoire. Après la crise, l’heure est donc à  la reconstruction de l’économie nationale, voire sous régionale. « Nous allons faire le point pour voir ce qui nous reste, pour voir si nous pouvons apporter un peu de soulagement à  la Côte d’Ivoire », a-t-il indiqué en signalant que C’’est plus un acte symbolique face aux besoins énormes qui existent aujourd’hui en Côte d’ivoire. Les effets de la crise sur l’Uemoa auront été significatijs. Sur le plan économique, de façon générale, la fermeture des ports a engendré des coûts supplémentaires sur les marchandises parce que les circuits ont été plus longs et les tracasseries, avec les changements de circuits, se sont aussi accentuées. « Notre zone connaà®t une inflation à  cause de facteurs exogènes, comme l’augmentation du prix du pétrole, mais aussi parce que les produits venant de la Côte d’Ivoire et ceux qui y transitaient subissent des coûts de transport beaucoup plus élevés ». L’Uemoa, selon Soumaà¯la Cissé, s’y attend à  une récession que la Banque mondiale a estimé entre 3 et 7,5%. « Il faudra bien sûr affiner les calculs un peu plus tard. Ceci va se répercuter sur l’ensemble de notre union, en particulier sur les pays de l’intérieur comme le Burkina, le Mali et le Niger ». Selon nos informations, l’Uemoa attend le tout prochain sommet de chefs d’Etat à  Lomé pour faire un point un peu plus précis sur les conséquences de la crise sur les plans économique, financier, bancaire. Vu que la Côte d’Ivoire jouait un rôle charnière dans l’activité économique de la sous-région. Sur les plans financier et bancaire, les perturbations ont dérégulé les circuits, si bien que l’administration ivoirienne elle-même a pris un coup extrêmement sérieux. La situation économique, sociale, humanitaire, selon le numéro 1 de l’Uemoa, est difficile et ne pouvait pas être soutenue au-delà  de ce mois d’avril. « J’ai eu à  dire qu’au mois d’avril cela allait devenir extrêmement grave, parce que les fondements de l’Uemoa même allaient être perturbés ». Par rapport aux échanges de l’Uemoa avec l’extérieur, pour le CFA, nos réserves sont en lieu sûr et C’’est ce qui importe par rapport à  nos échanges avec l’extérieur. Nos couvertures sont importantes en matière d’importation. Il n’y a donc pas de difficulté particulière concernant la monnaie. Quel délai pour le rétablissement de l’activité bancaire ? L’autre paire de manche de l’après crise en Côte d’Ivoire c’est le rétablissement de l’activité bancaire sous la houlette de la Bceao. Le gouvernement ivoirien a déjà  proposé un directeur national de la BCEAO, qui a été nommé par le gouverneur intérimaire. « Il fallait que l’agence nationale de la Banque centrale ouvre rapidement, qu’elle soit alimentée en billets, qu’elle soit opérationnelle, que les compensations entre banques puissent reprendre, pour que les banques primaires puissent travailler. Dans quelques semaines, tout devra entrer dans l’ordre ». Depuis le début de l’après crise, l’Uemoa a entamé une vaste offensive de plaidoirie auprès de la Banque mondiale, et le FMI. « Nous avons participé à  la table ronde organisée par la Banque mondiale, avec le ministre des Finances de Côte d’Ivoire. Nous avons fait un plaidoyer pour la Côte d’Ivoire. Nous avons surtout fait remarquer que la crise ivoirienne ne se limite pas à  la seule Côte d’Ivoire. Elle concerne l’ensemble des pays de l’Uemoa et de l’Afrique de l’Ouest ». Pour sa part le gouvernement français entend investir plus de 400 millions d’euros dans la reconstruction de l’économie ivoirienne. Mieux, Selon Soumaà¯la Cissé, tous les partenaires se sont engagés à  faire des décaissements rapides, dans un premier, temps, et ensuite des décaissements par projets, pour faire face aux situations d’urgence et aux besoins de reconstruction du pays. « La crise en Côte d’Ivoire, mais aussi en Guinée-Bissau hier, au Burkina aujourd’hui, démontre que l’intégration est vraiment la clef. Il nous faut partager des intérêts en commun, avoir des intérêts d’un côté et de l’autre des frontières pour gommer les disparités et les facteurs de division ».