Côte d’Ivoire: Les producteurs de café et cacao n’en peuvent plus !

La crise politique ivoirienne débutée depuis un peu plus de deux mois, gangrène fortement l'économie de ce pays. Longtemps grenier…

La crise politique ivoirienne débutée depuis un peu plus de deux mois, gangrène fortement l’économie de ce pays. Longtemps grenier de l’Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire est le principal pôle économique de la sous région. A peine sortie d’une crise qui a duré 7ans et a fait chuté les avoirs du pays, la filière café-cacao sur laquelle repose tout un pan de l’économie du pays est mise à  mal par des sanctions de la communauté internationale. « Plus d’embargo sur nos produits! » Les producteurs de café et cacao dénoncent l’embargo sur leurs produits. Cet embargo est en fait double. D’une part, une décision de l’Union Européenne demande aux navires européens de ne plus travailler avec les ports d’Abidjan et de San Pedro. Et d’autre part, l’interdiction du président reconnu Alassane Dramane Ouattara, d’exporter les deux produits. Selon nos collègues de Radio France Internationale, les multinationales qui achètent la production ont gelé leurs activités. Hier mardi, les acteurs de la filière se sont réunis à  Abidjan pour dénoncer l’embargo de l’UE et les interdictions d’exportation. Le vice-président du conseil des sages de la filière, Sansan Kouao n’a pas caché sa colère face à  cette situation de crise. Il aurait déclaré : «s’ils ne veulent pas, les Chinois vont venir acheter, parce qu’on en a marre de l’Union européenne. On lui donne une semaine et si ce n’est pas ouvert on va venir décharger tout le cacao devant son bureau. Nous, on n’a pas de problème en brousse. On peut le conserver pendant un an ou deux, ça ne nous gêne pas. C’’est fini l’esclavage ! » Beaucoup de planteurs, producteurs et exportateurs sont obligés de vendre leurs produits à  des prix très réduits, dans le souci de ne pas perdre plus qu’il ne faut. Bon nombre d’entre eux sont désemparés et ont de plus en plus de mal à  nourrir leurs familles et gagner des bénéfices de leur production. Un producteur venant du sud du pays explique avec amertume : « Si aujourd’hui on ne nous paye plus notre cacao, C’’est la pauvreté dans nos campagnes. Aujourd’hui nous n’arrivons plus à  vendre, nous avons tout gardé. En tant que paysan, nous n’avons pas les magasins appropriés pour garder notre cacao. Si ça moisit on jette donc la solution C’’est de débloquer cette situation pour que les ports puissent fonctionner et que le cacao puisse nous produire notre intérêt ». Nombreux sont les paysans dans la même situation que ce vieux cultivateur qui ne savent plus o๠donner de la tête. La filière café-cacao représente plus de 40 millions des recettes d’exportation du pays et fait vivre plusieurs millions de personnes. Si cette situation perdure, elle risque de créer des sérieux problèmes économiques et sociaux qui se répercuteront sur tous les pays ouest africains et même au-delà . Les ports d’Abidjan et de San Pedro sont les deux principaux lieux qui servaient de points focaux aux pays de la sous région, parce que l’essentiel des exportations passent par-là , en particulier celles venant des pays de l’Interland. Depuis le début de la crise, une partie de la production est écoulée par le biais du Ghana, du Mali et du Burkina Faso. Même si la quantité évacuée par ce corridor est encore minime, il s’agit pour l moment de la seule porte de sortie. Il est donc plus qu’urgent de trouver une meilleure solution au risque de voir ce géant de l’Afrique de l’ouest s’écrouler pour de bon.