Côte d’Ivoire : Timide reprise du travail chez les fonctionnaires

Lundi 18 avril 2011. Cela fait exactement une semaine jour pour jour que l'ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo a été…

Lundi 18 avril 2011. Cela fait exactement une semaine jour pour jour que l’ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo a été mis aux arrêts par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire. A la suite de cette arrestation, le nouveau Président de la République Alassane Ouattara, entré en plein possession de son pouvoir, a appelé ses compatriotes à  la reprise du travail. Nous avons visité quelques services administratifs pour voir si cet appel a été attendu. Ce lundi matin donc, il est 10 heures passées lorsque nous arrivons à  la fonction publique, au Plateau. Ce n’est pas l’affluence des jours ouvrables ordinaires que connait ce lieu. Pour autant, l’endroit n’est pas désert. Quelques agents assis à  l’intérieur de la cour lisent tranquillement les journaux du jour. Lorsque nous déclinons notre identité, les deux gendarmes montant la garde à  l’entrée du bâtiment principal nous laisse entrer à  l’intérieur. Le sous-sol du bâtiment qui donne accès au premier étage est encore dans un état délabré. La poussière et l’odeur de la moisissure sont un peu partout. La terrasse est quelque peu inondée par l’eau coulant certainement des climatiseurs. Au premier étage, ce n’est pas non plus la reprise du travail après un week-end ordinaire. Mais des agents sont à  leur poste. Ils nous informent qu’ils ont répondu à  l’appel de leur nouveau patron, Gnamien Konan, nouveau ministre de la Fonction publique et de l’Emploi. « Vous êtes ici dans le bureau des pensions. C’’est ici que nous traitons les dossiers des retraités. Nous sommes à  notre poste. Mais il faut avouer que cela n’est pas facile », confie un agent. Pour lui, les gens ne pourront reprendre le service que lorsqu’ils auront de l’argent. « Un fonctionnaire qui a un salaire de 100 000FCFA et qui passe deux mois sans percevoir ce salaire, vous comprenez que C’’est compliqué pour lui de reprendre le travail après une telle crise. C’’est ma fille qui m’a donné 1000 FCFA pour venir au travail. Les gens sont prêts. Mais, en plus des moyens financiers, il y a le problème de transport, surtout pour ceux qui sont à  Yopougon », indique un autre agent. Au moment o๠nous quittions les lieux, le ministre Gnamien Konan était en réunion avec les principaux directeurs de son département. A la trésorerie générale d’Abidjan sud par contre, il y a de l’animation. Les agents font le rang devant le vigil pour marquer leur présence. D’autres se donnent des accolades. On se croirait à  une reprise des cours après de longues vacances. Assistante comptable Mlle Kouakou Amoin Thérèse ne cache pas sa joie de reprendre le travail. Pour elle, il ne fait aucun doute que la vie commence à  reprendre son cours normal à  Abidjan. « Je viens du Plateau-Dokui (commune d’Abobo). J’ai pu rallier le Plateau sans grande difficulté. Après mon inscription sur la liste du vigile, je monte à  mon bureau pour voir mon patron », indique-t-elle. Au quatrième étage, le directeur général du budget et des finances, M Tahi Michel Martial est à  son bureau, s’apprêtant à  recevoir les sous-directeurs. l’année 2011, confie-t-il à  la presse nationale et internationale commence véritablement pour la Côte d’Ivoire en ce lundi 18 avril 2011. Pour ce premier jour de travail, l’urgence note-t-il est de régler le salaire des quelques 120000 à  130 000 fonctionnaires ivoiriens. « Les services ont commencé à  travailler pour que les pièces justificatifs qui permettent le positionnement des salaires soient classés. Le Président de la République a promis de payer les salaires et les arriérés de salaires. C’’est cela la priorité actuellement », affirme-il. Sa direction se réjouit-il, n’a pas subi de grands dommages, à  part les véhicules qui ont été emportés. « A la suite de l’élection du Président Alassane Ouattara, nous avons été reconduits à  notre poste, mais le gouvernement de l’ancien chef de l’Etat avait nommé un intérimaire à  ma place. Vraisemblablement mon bureau n’a pas été occupé, car je l’ai retrouvé tel que je l’ai laissé il y a 4 mois », note-t-il. De la trésorerie générale, nous mettons le cap sur les tours ministériels. Pour ce premier jour de reprise, après la fin de l’ère Gbagbo, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique habituellement logé à  la tour C, a dû tenir sa réunion de rentrée à  la tout B. « Nos bureaux sont encore fermés. Nous sommes à  la recherche de serrurier et d’huissier pour les rouvrir », explique M Hibault Alexis, directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Cissé Bacongo. Le cabinet, poursuit-il, a convoqué cette réunion afin de mettre à  la disposition du ministre les informations permettant une reprise effective dans les jours à  venir. «C’’est l’enthousiasme chez les agents. Tout le monde est content de reprendre le travail là  o๠nous l’avons laissé depuis le 04 décembre 2010 », indique le directeur de cabinet, non sans appeler les retardataires à  vite rejoindre le train. Le moins que l’on puisse écrire, C’’est que l’appel du Président de la République a été entendu par les fonctionnaires. Toutefois, l’ardeur de ces derniers semble être freinée par les difficultés de trésorerie et de déplacement. Tous attendent la réouverture des banques.