Coup d’Etat au Mali : La CEDEAO en conclave

Ballet d'hélicoptères au dessus de la capitale ivoirienne. Signe que la situation urge, C'’est effet par la voie des airs…

Ballet d’hélicoptères au dessus de la capitale ivoirienne. Signe que la situation urge, C’’est effet par la voie des airs que les chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO sont conduits à  l’Hotel Ivoire o๠se tient ce mardi un sommet extraordinaire sur le Mali. Aucune minute à  perdre pour statuer sur le cas malien. La rencontre qui doit incessamment commencer se déroulera en présence du président en exercice de l’Union africaine, le béninois Yayi Boni et devra décider de la suite à  donner au coup d’Etat perpétré jeudi au Mali. Aucun pays membre de l’organisation sous-régionale n’a d’ailleurs reconnu le nouveau pouvoir en place à  Bamako. A la vieille de ce sommet, le chef de la junte malienne, le Capitaine Amadou Haya Sanogo a lancé un appel aux pays de la sous-région et aux partenaires au développement du Mali. « Dans ces heures difficiles mais historiques, nous leur demandons de bien vouloir accepter d’accompagner le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’à‰tat (CNRDRE) à  réussir sa mission de redressement de notre démocratie et de la restauration de l’autorité de l’à‰tat », a-t-il déclaré. Sera-t-il entendu? Rien n’est moins sur. Blaise Compaoré, présent à  Abidjan depuis hier a estimé que ce sommet de haut niveau permettra d’examiner les conditions d’un retour à  un pouvoir constitutionnel, à  la démocratie, et au rétablissement par « tous les moyens » du président ATT. La CEDEAO veut avant toute chose que le processus démocratique qui a été entamé soit consolidé et poursuivi, a-t-il ajouté. Selon le président de l’UA, la crise malienne doit être réglée politiquement et non militairement. « Ce qu’il faut faire aujourd’hui à  mon avis, C’’est de faire en sorte que nos frères maliens qui, aujourd’hui, ont décidé de prendre le pouvoir par les armes de revenir à  la raison pour que nous puissions par un dialogue dans un premier temps faire en sorte que la vie constitutionnelle soit rétablie », a-t-il précisé. Que peut faire la CEDEAO ? Au-delà  des condamnations, il faut à  présent agir, proposer des solutions pour sortir de cette crise. Deux options sont les plus citées. La première est celle une intervention armée pour réinstaller le Président déchu Amadou Toumani Touré dont on est sans nouvelles depuis le 22 mars. Mais qui financera cette action et par quelles troupes sera-t-elle menée ? Le cas ivoirien et l’impuissance de l’organisation sous –régionale à  ce moment-là  rendent sceptique sur cette option. Le Nigeria, la puissance militaire sous-régionale, qui aurait pu prendre les commandes est lui-même confronté au groupe Boko Haram qui est en train de le déstabiliser. Restent donc les sanctions financières. l’objectif serait d’asphyxier le régime militaire pour l’obliger à  rendre le pouvoir. Le capitaine Sanogo et ses hommes n’auraient plus accès aux comptes du Mali dans toutes les institutions financières internationales. Et comme tous les programmes sont suspendus avec le Mali, les putschistes auront très vite du mal à  payer les salaires et à  faire face aux charges de fonctionnement de l’Etat. La CEDEAO peut même aller plus loin en demandant aux pays limitrophes du Mali de le mettre « en quarantaine ». Par exemple, en fermant les frontières ou encore en coupant l’interconnexion électrique. Mais une chose est sûre, dans tout les cas, C’’est la population malienne qui en fera les frais. Déjà , les conséquences de la crise se font sentir avec un ralentissement de l’activité économique et une dégradation de la situation sécuritaire. Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, et ses pairs auront fort à  faire ce mardi. A Bamako, o๠la vie reprend ses droits avec la reprise du travail après sept jours d’interruption, les esprits sont tournés vers la capitale ivoirienne. La CEDEAO saura-t-elle trouvé la meilleure formule pour sortir le Mali de la situation dans laquelle il est tombé le 22 mars ? C’’est ce que tous espèrent, sans pour autant trop y croire.