Coup d’Etat au Mali : la junte isolée

Trois jours après son coup de force, la pression s'accentue sur la junte militaire au Mali qui semble de plus…

Trois jours après son coup de force, la pression s’accentue sur la junte militaire au Mali qui semble de plus en plus isolée. Et plusieurs partenaires du Mali ont décidé de suspendre leur coopération jusqu’au «Â rétablissement de l’ordre constitutionnel ». C’’est le cas de l’Union européenne, de la Banque mondiale, de l’Union africaine, la Chine, etc. Les Etats unis, eux, n’ont pas encore (officiellement) commenté l’information. Si la France a condamné de façon à  peine voilée le coup d’Etat, elle est plutôt pressée par «Â l’organisation rapide d’élections libres et transparentes ». Réaction en demi-teinte Au niveau de la classe politique, certains n’osent pas condamner de manière formelle. Et préfèrent prendre «Â acte du renversement de pouvoir » avant d’assurer leur «Â disponibilité pour l’organisation d’élections rapides ». C’’est le cas des partis de la mouvance présidentielle comme l’ADEMA, l’URD, le PDES, le PARENA, l’UDD, le MPR, etc. De façon vigoureuse le RPM ne cache pas son amertume. Dans une déclaration signée par son président, Ibrahim Boubacar Keà¯ta, condamne le coup de force et exige la libération des personnalités arrêtées tout en demandant le maintien du calendrier électoral pour le 29 Avril 2012. Le reggaeman ivoirien, résidant au Mali depuis 1999, et qui est connu pour ses prises de position face aux questions d’actualité, estime que l’arrivée de militaires au pouvoir constitue «Â un recul de la démocratie ». Selon Tiken Jah Fakoly, «Â le Mali doit reprendre rapidement l’élan démocratique ». «Â Nous sommes en 2012, nos enfants ne méritent pas cela. Car la démocratie s’était installée dans le comportement des Maliens » a déclaré le chanteur panafricaniste. Les solidaires aux putschistes Si le renversement du régime ATT a surpris certains, pour le parti SADI «Â le fait était prévisible ». Et dès l’annonce de la nouvelle, la formation politique de l’opposition s’est déclarée, à  travers son secrétaire général Oumar Mariko, «Â solidaires des putschistes ». Le discours n’est point surprenant de la part d’un parti qui avait demandé depuis deux mois la démission du président ATT et de son gouvernement face à  «Â l’incapacité à  gérer la question du Nord ». Mais la réaction qui surprend, C’’est celle du CNID et de son président Me Mountaga Tall, qui se dit favorable à  l’action de la junte. Pourtant, ce parti a participé à  tous les gouvernements sous les dix ans d’ATT. La CDS de Mamadou Blaise Sangaré, le Haut Conseil Islamique, à  travers son président Mohamoud Dicko, pensent également que le renversement du régime vient à  point nommé. Quant au Parti communiste français, il «Â apporte son soutien aux populations maliennes, aux forces de l’opposition progressiste et de la société civile, au parti SADI, qui agissent, selon lui, courageusement pour une solution politique ». Rumeurs sur le contre-coup d’état Ce vendredi, des rumeurs avaient aussi circulé sur une reprise du pouvoir par les forces loyalistes au président ATT ou bérets rouges. Rumeurs très vites démenties par la junte qui a fait un énième communiqué sur les antennes nationales. Les putschistes ont assuré que « tout allait bien » et ont invité la population à  vaquer à  ses occupations habituelles. La télévision a ensuite diffusé des images d’Amadou Sanogo mais on ignore quand elles ont été tournées. D’autant qu’on avait parlé de sa prétendue  » mort ». La confusion règne à  Bamako, même si les activités ont repris leur cours normal ce samedi matin. Les habitan font toujours face à  la pénurie d’essence dans certaines stations d’essence, dont le prix du litre a littéralement triplé.