Coup d’Etat : récit de la folle journée du 21 mars

Dans la matinée du mercredi 21 Mars, au camp militaire de Kati, une rencontre a lieu entre le Ministre de…

Dans la matinée du mercredi 21 Mars, au camp militaire de Kati, une rencontre a lieu entre le Ministre de la défense, Sadio Gassama e et les militaires du camp garnison o๠vivent de nombreuses familles La rencontre, apprend t’on, se solde par une joute verbale puis des échanges de tirs en l’air, rapportent des témoins, des militaires en colère contre le pouvoir. D’autres affirment qu’au même moment, des manifestations ont lieu dans la ville garnison de Kati, elle située à  15km de Bamako. Lundi 19 mars, des jeunes avaient tenté de marcher sur Koulouba ( palais présidentiel ) avec des pancartes affichant les messages suivants : «Â Libérez les otages de Tessalit ! ». Manifestation très vite contrôlée par les forces de l’ordre. 11h : Mécontents, le militaires cassent le magasin d’armes de Kati pour exprimer leur ras-le bol face à  la situation qui prévaut au nord. Selon une source sur place, ils auraient réclamé aux autorités plus d’armes pour se battre au nord… Rappelons que de nombreux militaires maliens sont déployés au nord du territoire, contre les rebelles du MNLA, qui ont lancé un offensive contre l’armée malienne depuis le 17 janvier. La dernière offensive à  Tessalit, a vu la prise du camp d’Amanach par les rebelles, au détriment de l’armée malienne qui a du se replier. 15h, en milieu d’après midi, les militaires commencent à  descendre sur Bamako, en direction du palais présidentiel. Selon l’agence Reuters, des soldats sont postés un peu partout, autour du palais par mesure de sécurité. Des rumeurs commencent à  agiter la ville, alors que beaucoup quittent le centre-ville de Bamako par peur des casses. Sur injonction, de l’ambassade de France, les écoles, lycées et établissements à  caractère public ont fermé depuis le matin. 16h, le 2è de pont de Bamako est en sens unique et voit défiler une longue file de véhicules qui quittent le centre ville. En quelques heures, le centre-ville s’est complètement vidé. 16h30 : Plus spectaculaire, les locaux de la télévision nationale sont pris d’assaut par les militaires, qui font évacuer le personnel à  l’extérieur,… Quelques minutes plus tard, le signal est coupé sur la chaà®ne nationale. La chaà®ne privée panafricaine Africable n’émet plus également ses programmes. 18h : Sur la colline de Koulouba aux abords du palais présidentiel, des militaires continuent de tirer en l’air, d’après des témoins. Mais aucune information ne filtre de la présidence, laissant place aux rumeurs de coups d’états… Ce qui est certain, C’’est qu’en fin de journée, les militaires, dont le nombre reste incertain, sont déployés un peu partout dans Bamako et font monter la tension… 22h : Le signal de l’ORTM est toujours coupé dans la soirée de mercredi. Par ailleurs, des témoins affirment que des pick-up circulent dans le centre-ville de Bamako, et continuent de tirer en l’air. 23h, les militaires auraient visé les locaux de la chaà®ne panafricaine Africable, toujours en tirant des coups de feu en l’air, après avoir traversée la Tour de l’Afrique, près du quartier Faladjè. Tard dans la soirée de mercredi, la situation reste très confuse, alors qu’un témoin affirme qu’au camp militaire de Djicoroni Para, près du centre ville de Bamako, les militaires seraient en balade… Absence de communication, folles rumeurs de coup d’état, avec la télévision nationale suspendue, l’on avait pour seul écho, le bruit des détonations qui ont plu sur Bamako toute la journée du mercredi 21 mars au matin. Le militaires ne s’en prennent toutefois pas aux civils… Peu avant minuit, la télévision nationale émet de nouveau, avec un message annonçant une déclaration des Militaires… Déclaration qui passe à  4h du matin… A 6h du matin, le couvre feu est décrété à  Bamako. Et l’aéroport fermé. –