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CPI : Neuf ans de réclusion criminelle pour Al Mahdi

La cour pénale internationale a reconnu coupable ce mardi 27 septembre,  Ahmad Al Faqi Al Mahdi. Les juges l’ont condamné…

La cour pénale internationale a reconnu coupable ce mardi 27 septembre,  Ahmad Al Faqi Al Mahdi. Les juges l’ont condamné à une peine d’emprisonnement de neuf ans. Il comparaissait devant le parquet pour destruction de sites inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.

La sentence se voulait exemplaire, elle l’a été. Accusé d’avoir détruit neuf des seize mausolées de Tombouctou et d’avoir cassé la porte secrète de la mosquée de Sidi Yahia, Al Mahdi devra purger une peine de neuf ans de prison.

Un jugement historique

C’est bien la première fois qu’un djihadiste est jugé par la CPI. Ses actes qualifiés de crime de guerre par la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, devaient être sévèrement punis et servir d’exemple à tous ceux qui voudraient faire pareil, toujours selon la procureur.

Les faits remontent à 2012. Le Mali alors en pleine crise sécuritaire, voit arriver sur son territoire des bandes affiliées à des nébuleuses terroristes. Parmi elles, Ansar Dine, la plus connue. Le condamné, à l’époque chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs, aurait ordonné et participé à la destruction des mausolées à coup de pioche et de houe.

Arrêté puis transféré par le Niger à la fin de l’année 2015 à la CPI, son procès s’est ouvert le 22 aout dernier. Lors de sa première comparution, c’est un Al Mahdi résigné qui s’est confondu en excuses devant les juges. « Votre honneur, j’ai le regret de dire que tout ce que j’ai entendu jusqu’à présent est véridique et reflète les évènements » confirmait-il après l’énoncé des charges retenues à son encontre. « Je me tiens devant vous dans cette enceinte plein de remords et de regrets continuait-il avant d’ajouter avoir céder à la pression : J’étais sous l’emprise d’une bande de leaders d’Al Qaida et d’Ansar Dine, j’ai cédé devant eux comme à une tempête de sable », a-t-il justifié.

La condamnation de ce terroriste repenti est une grande avancée pour la défense du patrimoine, même si le procès laissera un goût amer aux ONG : Al Mahdi est le seul djihadiste ayant fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour les exactions commises pendant l’occupation du Nord-Mali à avoir été condamné à La Haye. Aucun autre «crime de sang» ne fait l’objet d’une procédure à ce jour.