Crash d’Air Algérie : le flou demeure après le rapport d’enquête

Le Mc Donnell Douglas DC-9-83 (MD83) immatriculé EC-LTV exploité par la compagnie switftair au compte d'Air Algérie et qui devait…

Le Mc Donnell Douglas DC-9-83 (MD83) immatriculé EC-LTV exploité par la compagnie switftair au compte d’Air Algérie et qui devait relier Ouagadougou à  Alger s’est écrasé au Mali, le 24 juillet dernier. Ce 20 septembre, la Commission d’enquête technique a dévoilé ses premières conclusions au public, lors d’une conférence de presse au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) en présence du Ministre des Transports du Mali, Mr Hachim Koumaré, du Ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily, de Gilles Huberson, l’ambassadeur de France au Mali. Sans oublier les membres de l’association des parents des victimes du crash d’Air Algérie, représenté par Mr Halidou Ouédraogo. Il y avait également Mariam Koné, la veuve du seul malien, à  bord de cet avion. Un rapport très technique ! A l’issue de la communication du rapport, de nombreux éléments techniques ressortent sur les paramètres du vol AH5017, la route de l’avion, les derniers éléments de vol et contacts avec la tour de contrôle. On sait qu’aux environs d’1h45, l’auto-manette et le pilotage automatique ont été désactivés. Un Acte humain ? Ou une conséquence technique de l’avion du à  certaines conditions comme la perte soudaine d’altitude ou les conditions météorologiques ? A ce stade, précise Mr Boudaye, l’expert français qui a participé à  l’enquête, ce que l’on tire des enregistreurs de voix, permettent de dire qu’il n’y avait pas de turbulence significative pouvant causer le crash, étant donné que l’avion avait dévié. C’’était plutôt une situation météorologique normale. Toujours selon la commission d’enquête technique, l’avion à  été construit en 1996 et été révisé avant le décollage du 24 juillet. Le dernier contact avec l’avion était à  1heure 44, au moment o๠la vitesse de l’avion était en baisse : « A 1 heure 45, l’automatique est déconnecté, C’’est-à -dire qu’on vient de succéder à  un mi-chromatisme, je ne sais pas si C’’est lié à  l’automatique de la fuséologie de l’avion ou à  un acte volontaire ou involontaire de l’équipage…», précise Mr Boudaye. Sur les enregistreurs de voix, il y a bien un message identifié, mais difficile à  dater, des voix qui se superposent. Mais rien n’indique l’incendie d’un moteur ou une explosion éventuelle de l’appareil, même si des témoins affirment avoir vu une grande lumière dans le ciel. En outre, si la trajectoire a emmené l’appareil a survolé trois pays, il a, après perte de contact, plongé en chute verticale. Il est 1h46 lorsque l’avion est incliné de 10° à  gauche, note la commission technique. Quant au site de l’accident, il a été localisé au Sud du Mali dans une zone assez plate et proche des frontières du Burkina et du Niger. Avec un point d’impact d’environ qui a crée un cratère d’environ 1m de profondeur. Ces données techniques révélées ne sont que le début d’une longue enquête, et le scénario du crash du vol d’Air Algérie reste toujours imprécis. Aucun élément ne permet de confirmer la piste terroriste. « l’avion est tombé entier », souligne encore Mr Cissé de la commission technique. Il faudra attendre encore pour avoir plus d’éléments. l’insatisfation des parents des victimes ! Pour M. Halidou Ouédraogo, président de l’association des parents des victimes du crash, l’état malien, burkinabé et les enquêteurs ont effectué un travail minutieux, mais il regrette que rien n’ait été dit les victimes : « Nous savons qu’une partie des restes des passagers du vol d’Air Algérie est à  Gao et l’autre à  Paris pour des analyses. Et sur le lieu du crash, on a presque rien trouvé, comme si l’avion s’était volatilisé. Il est vrai que nous ne sommes pas des spécialistes, mais nous aimerions plus de précisions sur cet aspect ». D’autres ont exprimé leur insatisfaction sur ce premier rapport : « Rien n’est clair pour le moment, je pensais qu’aujourd’hui, on allait plus parler des victimes mais hélas, on n’a parlé que de l’avion. Franchement je ne suis pas satisfaite. J’aurais voulu savoir o๠se trouvent les corps ? Celui de mon mari.», a exprimé, Mariam Koné, la veuve de Bakary Traoré. « J’ai perdu ma fille dans l’accident, elle s’appelait Wada Ouédraogo, elle était étudiante en Droit et elle avait 27 ans, je voudrais savoir si ma fille est restée dans l’avion, s’il y a des restes des corps parce qu’on a besoin de faire notre deuil. J’espère que dans l’avenir, on pourra nous donner des réponses », a témoigné cette mère émue. Face à  toutes ces interrogations, la commission technique a renvoyé les parents des victimes à  la Commission d’enquête judiciaire. « Oui il y a des restes, et nous sommes entrain de les identifier », a résumé Cissé. De son côté, le ministre de la justice Mohamed Ali Bathily, a insisté sur le fait que tout ce qui pourra être rendu aux familles le sera. Une partie des restes des corps a été envoyée en analyse. Pour identification. Une procédure capitale, selon le ministre : « On ne peut remettre de restes à  la famille que si l’on est sûr qu’il s’agit bien de la personne ». Malgré ce rapport très détaillé et technique, il reste toujours la question de la responsabilité finale du drame ? Et bien sûr des restes des corps des victimes, cruciales aux familles pour faire leur deuil.