Cri de cœur repart dans le Nord : « Assez de discours, les gens nous attendent ! »

Journaldumali.com : Comment est né le collectif Cri de C'œur ? De façon spontanée. Dès les attaques de Gao et Tombouctou, un…

Journaldumali.com : Comment est né le collectif Cri de C’œur ? De façon spontanée. Dès les attaques de Gao et Tombouctou, un groupe de jeunes pour la plupart originaires du nord du Mali, s’est rassemblé pour répondre aux demandes d’aide de nos parents et amis. Nous sommes tous des volontaires, la plupart d’entre nous n’ont jamais été membres d’une association. D’habitude, dans ce genre de situation l’aide humanitaire intervient très rapidement, au bout de 48h. Mais cette fois les populations sont restées plus de deux semaines, abandonnées à  elles-mêmes. D’o๠vient le nom du collectif ? Il vient des SMS que nous recevions de nos parents. Ils nous écrivaient : «Â Ecoutez nos cris et venez nous en aide ». «Â Assez de discours » De quels soutiens bénéficiez-vous ? Nous recevons l’appui de tous ceux qui veulent faire quelque chose. Le collectif rassemble des médecins, des journalistes, des opérateurs économiques. Notre message est un message d’action : «Â Assez de discours, les gens nous attendent et on besoin de nous ». Les gens nous ont écoutés et nous ont apporté leur soutien. Chacun a mis en marche son propre réseau et nous sommes arrivés à  mettre en place notre corridor. Personne ne nous finance, nous recevons des dons. La direction nationale de la santé, la direction de la pharmacie et du médicament, l’ordre des pharmaciens, l’ordre des médecins. Ce sont eux qui nous ont fait confiance et qui nous ont fourni les produits que nous avions demandé. Quelles actions avaient vous pu mener jusqu’à  présent ? Nous avons d’abord fait une marche pour attirer l’attention de l’opinion sur le drame qui se déroule au Nord. Suite à  cela, nous avons fait un sit-in à  la Tour de l’Afrique jusqu’au départ  du premier convoi humanitaire vers les zones en difficulté, le 13 avril. Nous avons collecté  essentiellement des médicaments. Quatorze personnes les ont acheminés à  Gao et 4 autres à  Tombouctou. Quelle situation y ont-ils trouvé ? Sur place, C’’était le chaos, la désolation. Il n’y avait plus aucune structure de soutien aux populations. A Gao, nous nous sommes appuyés sur les bonnes volontés qui sont restées sur place, essentiellement des médecins. Ils ont réussi à  récupérer une partie du matériel dérobé lors de l’attaque. Ils étaient soulagés de nous voir arriver avec des médicaments et du matériel. Ils ont pu venir en aide à  de nombreuses personnes, pour la plupart des femmes enceintes qui avaient besoin d’une césarienne. Vous n’avez rencontré aucun problème de sécurité ? Nous avions pris toutes les dispositions. De toute façon le transport interurbain est assuré. Nous avions des contacts avec la société civile et les quelques représentants de l’administration restés sur place. «Â Nous nous préparons à  repartir le 4 mai » Quelle est la prochaine étape ? Quand on a fait une réunion au retour du premier convoi, les volontaires ont déclaré qu’il fallait retourner sur place dès le lendemain. Ils ont été très touchés par la situation et par les appels des populations. Nous avons alors remis en branle le même réseau et nous nous préparons à  repartir le vendredi 4 mai. Nous allons mettre en place un roulement des médecins qui vont être sur place. Il y a des risques d’épidémies, des gens qui sont malades de tuberculose, de Sida, qui ont besoin d’assistance. La direction nationale de la santé se charge de la partie médicaments. Cela se chiffre en dizaines de millions de FCFA. Des partenaires nous ont offert des véhicules pour le corridor. Il reste à  organiser la logistique sur place. Nous devons prendre en charge le logement, la nourriture et les déplacements vers les centres de santé des villes voisines. Cela coutera environ 6 millions. «Â Un SMS pour soutenir le collectif » Comment soutenir votre action ? Le plus simple aujourd’hui C’’est le mécanisme de levée de fonds par SMS. Vous pouvez envoyez autant de fois que vous le pouvez MALI au 37 373 pour Orange et 35 373 pour Malitel. Le message coûte 300 francs. Tout est reversé au collectif. De nombreuses collectes s’organisent par ailleurs au nom des populations du Nord. Nous voulons dire à  leurs initiateurs que nous sommes des relais et qu’ils peuvent passer par nous pour faire parvenir ces fonds à  ceux qui en ont vraiment besoin. Â