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Crise alimentaire au Niger : le PAM sacrifie 60% des personnes touchées

Au plus fort de la crise alimentaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) a été forcé d'abandonner 60% de personnes touchées…

Au plus fort de la crise alimentaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) a été forcé d’abandonner 60% de personnes touchées en raison d’un manque de fonds. « Les enfants âgés de moins de deux ans seront prioritaires, tandis que 60% des gens qui en ont besoin pourraient ne pas recevoir l’assistance nécessaire ». Une décision qu’Oxfam a qualifié de « déchirante ». Au Niger, le pays le plus fortement touché par la crise alimentaire en Afrique de l’Ouest, le manque de fonds a obligé le PAM à  prendre une terrible décision : abandonner son projet de fournir de la nourriture d’urgence aux familles ayant des enfants âgés de plus de deux ans, selon l’agence internationale Oxfam. 17 % des enfants nigériens âgés de moins de cinq ans sont désignés comme extrêmement mal nourris, ce qui dépasse le seuil des 15 % nécessaire pour que l’urgence soit déclarée globale. Pendant les prochaines semaines, les familles ayant des enfants âgés de moins de deux ans seront les seules à  recevoir de l’aide alimentaire. Et encore, elles ne recevront que 50 kg de céréales, ce qui équivaut à  moins de la moitié de la quantité dont une famille de sept personnes a besoin mensuellement. Le reste de la population touchée, soit 60 %, dépendra d’un gouvernement en manque de ressources et des organisations humanitaires. Cette réalité explose au moment o๠la crise alimentaire atteint son sommet et qu’il reste encore deux mois avant la prochaine récolte. Manque de fonds Travaillant avec l’Office des Nations unies (ONU) afin de fournir de la nourriture aux familles nigériennes, Oxfam a sollicité les donateurs à  maintes reprises afin qu’ils augmentent leur financement au PAM, et aux autres agences humanitaires, mais, selon Oxfam, les montants fournis jusqu’à  maintenant ne suffisent pas. Raphael Sindaye, Directeur-adjoint d’Oxfam pour la région de l’Afrique de l’Ouest, a dit : « Aucune agence humanitaire ne devrait se retrouver dans cette situation impossible, surtout une agence appuyée par toute la communauté internationale. Parce que ses ressources financières sont insuffisantes, le PAM a été obligé de prendre cette décision déchirante, soit de diriger ses ressources limitées seulement vers les familles ayant des enfants de moins de deux ans.». à€ la grandeur du Sahel, la sécheresse et les pluies irrégulières ont entraà®né des récoltes maigres et des manques d’eau sévères, ce qui oblige le Niger, le Mali et le Tchad à  dépendre largement de l’aide internationale. Plus de 10 millions de personnes sont touchées par cette crise, dont sept millions au Niger o๠des centaines de milliers d’enfants sont affamés. Le PAM avait récemment annoncé une croissance nécessaire depuis longtemps de ses opérations afin de fournir de la nourriture d’urgence à  huit millions de personnes au Niger. Les ressources limitées et le manque de temps ont obligé l’agence à  réduire drastiquement les ambitions de ce plan et en interrompant la distribution à  un million de personnes ayant des enfants de plus de deux ans. Le PAM priorise actuellement seulement 700 000 enfants de moins de deux ans et leur famille. Oxfam tire la sonnette d’alarme Oxfam affirme que le besoin de fonds est urgent afin d’acheter des camions indispensables, d’ouvrir plus d’entrepôts et d’assurer que les denrées alimentaires arrivent jusqu’aux communautés. Notons qu’Oxfam travaille avec des organisations partenaires dans certaines des régions les plus affligées du Niger, du Tchad et du Mali en fournissant des bons en argent et de l’eau potable, ainsi que la vaccination de bétails. l’agence distribue aussi de la nourriture fournie par le PAM et ses partenaires locaux. Présentement, le Programme alimentaire mondial (PAM) fait face à  un manque à  gagner de 96 milliards de dollars US au Niger. Le manque à  gagner pour toute la réponse d’urgence de l’ONU au Niger est le double de plus. l’appel consolidé pour la région de l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble fait face à  un déficit de 483 milliards de dollars US.