Crise diplomatique russo-américaine : Un défi pour les ressources humaines

En réponse au Sénat américain, qui a adopté jeudi dernier de nouvelles sanctions contre la Russie, le Président russe Vladimir…

En réponse au Sénat américain, qui a adopté jeudi dernier de nouvelles sanctions contre la Russie, le Président russe Vladimir Poutine a décidé de renvoyer 755 diplomates américains. Cette mesure de représailles risque d’affecter considérablement la représentation diplomatique américaine sur le sol russe.

Le « message fort » cher au sénateur républicain John Mc Cain, sous la forme de nouvelles sanctions envoyées à Vladimir Poutine, pour punir l’annexion russe de la Crimée en mars 2014 et les ingérences supposées de Moscou dans la campagne présidentielle américaine de 2016, a bien été reçu. La réponse du maître du Kremlin, confirmée le dimanche 30 juillet, a par contre créé la surprise. Le président russe a en effet annoncé le renvoi de 755 diplomates américains, qui devront avoir quitté le sol russe le 1er septembre prochain. C’est la riposte diplomatique la plus sévère depuis 1986, lorsque les États-Unis et l’Union soviétique avaient réciproquement expulsé des dizaines de diplomates. Cette décision intervient 7 mois après que l’administration sortante de Barack Obama ait expulsé 35 diplomates russes, en décembre dernier. La pratique diplomatique standard, en ce qui concerne les expulsions de diplomates entre deux pays, c’est oeil pour un œil,  dent pour dent. Etrangement, le président russe n’avait pas appliqué cette réponse symétrique à l’époque. C’est désormais chose faite avec l’administration Trump.

Casse-tête diplomatique Plus d’un millier de personnes travaillent dans les représentations diplomatiques américaines en Russie. La décision du Président Poutine plafonne à 455 les effectifs du personnel de l’ambassade et de ses consulats sur le territoire. Le même plafond que pour la diplomatie russe aux États-Unis. Mais un détail de cette annonce a son importance. Le chiffre de 455 inclut tout le personnel employé, américain comme russe, du jardinier à l’ambassadeur. Le casse-tête va être de décider qui partira, sachant que le département d’État a déployé environ 300 diplomates en Russie, contre environ 900 personnes recrutées localement.

Théoriquement, les Américains pourraient simplement renvoyer la majorité de leur personnel russe et ainsi conserver leurs diplomates, ce qui signifierait la mise au chômage de plusieurs centaines d’employés. Reste que le fonctionnement des ambassades et consulats s’appuie sur de nombreux jardiniers, chauffeurs, cuisiniers, gardiens, femmes de chambre, chargés du nettoyage et autres techniciens.

Des coupures massives dans ce personnel obligeraient les diplomates à s’adonner à de nouvelles activités, pour le moins inédites, comme faire la cuisine, passer la serpillière ou tondre la pelouse. C’est ce défi que le nouvel ambassadeur américain, qui sera prochainement confirmé par le Sénat, aura à résoudre en arrivant dans la capitale russe à la fin de l’été.