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Crise ivoirienne : l’ONU sous pression pour agir, Gbagbo pour le dialogue

l'escalade des violences post-électorales, qui menacent de faire basculer le pays dans la guerre civile, touche de plein fouet la…

l’escalade des violences post-électorales, qui menacent de faire basculer le pays dans la guerre civile, touche de plein fouet la population : un million de personnes pourraient avoir quitté leur habitation à  Abidjan, selon le HCR, et l’accès aux soins est de plus en plus difficile. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé vendredi de créer une commission d’enquête internationale indépendante sur les violations des droits de l’Homme dans le pays depuis fin 2010. Face à  l’aggravation de la crise, les dirigeants ouest-africains ont appelé jeudi l’ONU à  renforcer le mandat de sa mission en Côte d’Ivoire (Onuci) et à  imposer des sanctions « plus contraignantes » à  l’encontre du président sortant. Selon une source proche du dossier, des « discussions » sur la crise, qui a déjà  fait 462 morts selon l’ONU, devraient se tenir dès vendredi au Conseil de sécurité à  New York. Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué que Paris comptait proposer une résolution pour demander à  l’Onuci « d’interdire au moins les armes lourdes dans Abidjan », voyant « un scandale » dans ces tirs « contre des populations civiles innocentes ». Les propositions ouest-africaines sont « un peu absurdes », a jugé vendredi Ahoua Don Mello, le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo. « Il faut arrêter la violence, C’’est par le dialogue qu’on peut s’en sortir. La force ne va pas régler le problème, la force est une voie sans issue, de non-sagesse », a-t-il estimé. Selon lui, l’ONU « veut protéger les civils en envoyant des bombes sur eux, comme en Libye ». « Notre objectif est de rester dans le cadre de l’Union africaine, avec un Haut représentant, véritablement neutre, qui ouvre un dialogue interivoirien. On souhaite sa nomination le plus rapidement possible », a-t-il ajouté. l’ONU a « certifié » les résultats du scrutin présidentiel du 28 novembre annoncés par la commission électorale et donnant vainqueur Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale. Le Conseil constitutionnel, dirigé par un proche de Laurent Gbagbo, avait invalidé ces résultats et proclamé M. Gbagbo réélu. Le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo a assuré qu' »il ne peut pas y avoir de discussions sans concessions ». Mais « le partage du pouvoir n’est pas la solution », a-t-il précisé. Sur le plan humanitaire, la situation se dégrade de jour en jour. « Il y a une insécurité grandissante à  Abidjan en Côte d’Ivoire et nous assistons à  une augmentation brusque de déplacements », a expliqué vendredi à  Genève une porte-parole du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming. « Selon nos estimations, il pourrait y avoir jusqu’à  un million de personnes rien qu’à  Abidjan qui ont été déplacées », sur une population totale de 5 millions, a-t-elle ajouté. Elles fuient en raison des « craintes de guerre », a-t-elle encore souligné. Les violences mettent « en péril l’accès aux soins pour les populations », car « le personnel médical fuit les établissements de santé des zones de conflit », essentiellement Abidjan et l’Ouest ivoirien, selon Médecins Sans Frontières (MSF). « A ce problème s ?ajoute une pénurie de médicaments, compliquant d ?autant l ?accès aux soins de santé des populations », précise MSF. Les sanctions occidentales contre le régime du président sortant Laurent Gbagbo ont gravement perturbé l’approvisionnement en médicaments.