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Crise malienne: ça bouge enfin!

Les événements se sont succédé sans forcément se ressembler depuis le déclenchement de la crise politico-sécuritaire au Mali. Les uns…

Les événements se sont succédé sans forcément se ressembler depuis le déclenchement de la crise politico-sécuritaire au Mali. Les uns et les autres ont fustigé la lenteur apparente avec laquelle la situation évolue depuis neuf mois maintenant. Mais, ces dernières 48heures, les choses se sont précipités. Quatre événements majeurs concernant notre pays font la une des médias nationaux et internationaux. Il s’agit de l’ouverture des pourparlers directs entre le gouvernement et les groupes armés présents au nord du Mali, de la visite du Premier ministre Cheick Modibo Diarra à  Ndjamena, de la déclaration de Alassane Dramane Ouattara sur l’urgence d’une intervention et enfin la libération des armes maliennes bloquées au port de Conakry depuis des mois. Planification ou coà¯ncidence? Que faut –t-il retenir sur la cascade d’événements survenus ces dernières heures? Le dialogue direct qui est en cours au Burkina Faso entre la délégation malienne et les groupes Ançardine et rebelle touaregs, est peut-être le premier pas vers une issue pacifique de la crise. Les pays occidentaux ont presque tous mis leur poids dans la balance pour que le Mali accepte de discuter directement avec les groupes armés. La France s’implique depuis le début dans le règlement de la crise par la voie de la négociation. C’est pourtant depuis ce pays que le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara non moins président de la république de la Cote d’Ivoire a déclaré ce mardi que l’intervention militaire reste indispensable dans la résolution de la crise malienne. « Il faut bien sûr le dialogue politique mais une intervention militaire me paraà®t indispensable et dans les meilleurs délais », a déclaré M. Ouattara sur le perron de l`Elysée à  l`issue d`un entretien d`une heure avec le président François Hollande. Cette confusion de la communauté internationale a d’ailleurs été soulignée ce mercredi par le président tchadien Idriss Déby Itno, également en visite en France. « Il ne s’agit pas aujourd’hui de se demander ‘est-ce que le Tchad va envoyer des troupes ou bien non’, mais il (faudrait) aussi que les Maliens nous disent ce qu’ils veulent, que la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) nous dise (…) quelle feuille de route, il y a une confusion totale », a-t-il regretté, évoquant les propos du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, la semaine dernière. Or, hier lundi 04 décembre, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra était au Tchad. Que quelques heures plus tard le président de ce pays fustige l’attitude de la communauté internationale, est-ce un hasard? La question mérite d’être posée. L’Armée Malienne désormais équipée Pour « boucler la boucle », la dernière information annoncée ce jour, c’est la libération des armes bloquées au port de la Guinée Conakry. Elles ont été accueillies à  Bamako avec joie par le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte. Cette position de va-t-en guerre du président de la CEDEAO et l’arrivée des armes affecteront-elles le processus du dialogue amorcé entre le Mali et les groupes armés du Nord Mali? Avec l’arrivée des armes, l’Armée Malienne a-t-elle désormais les moyens de s’affranchir d’une aide extérieure et de partir à  la reconquête du nord? L’ONU va-t-elle finalement appuyer les pays de la CEDEAO et soutenir une intervention rapide? Autant de questions que les Maliens sont nombreux à  se poser.