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Crise malienne : et si on aidait Cheick Modibo Diarra ?

Le premier ministre, Cheick Modibo Diarra (CMD), est devenu la tête de Turc d'une bonne partie des hommes politiques maliens,…

Le premier ministre, Cheick Modibo Diarra (CMD), est devenu la tête de Turc d’une bonne partie des hommes politiques maliens, en l’occurrence ceux estampillés FDR (Front pour la démocratie et la république). Toutes les occasions sont bonnes pour le sabrer et le vouer aux gémonies. On devient de plus en plus grincheux à  son égard, on voit tout en noir dans ce qu’il entreprend. La pression monte d’un cran au fur et à  mesure que la date butoir du 31 juillet pour la formation du gouvernement d’union nationale imposée par la Cédéao approche. Dernière trouvaille du FDR : il demande purement et simplement sa démission et celle de son gouvernement pour « incompétence et amateurisme ». Cette décision, pour le moins radicale, est loin d’arranger une situation qui commençait pourtant à  susciter un brin d’espoir avec les consultations entreprises par le Premier ministre en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Diabolisation Cette logique de ‘’diabolisation » du PM peut apparaà®tre, in fine, aux yeux d’une bonne partie de l’opinion nationale, comme une campagne de dénigrement qui pourrait produire l’effet inverse : susciter la sympathie de nombre de Maliens. Nos compatriotes y voient une volonté de nuire gratuitement à  un homme soucieux de servir sa patrie dans des circonstances difficiles. Son seul tort? Se trouver sur le chemin des hommes politiques cupides. Comme dirait le proverbe : «Â Il y a des limites à  tirer sur la queue de l’âne ». Modibo est loin de convaincre réellement le peuple malien sur sa gestion, certes. Comme tout mortel, il traà®ne ses défauts et ses limites, tout « Marsien » qu’il puisse être. De là  à  lui mettre des bâtons dans les roues, il n’y a qu’un pas à  pas franchir. La conséquence regrettable est qu’au delà  de l’astrophysicien, c’est le peuple malien qui souffre. D’o๠la nécessité de songer à  la formule tant chérie par l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) : «Â il faut savoir raison garder. » Il est illusoire, voire surréaliste de penser qu’en trois petits mois, CMD pourra d’un seul coup de baguette magique apporter une solution aux problèmes dont souffre le pays. Il n’a pas non plus la force d’Hercule pour nettoyer les très sales « écuries de la politique malienne » en un laps de temps très court. Ses détracteurs doivent savoir qu’ils jouissent eux d’un préjugé très défavorable auprès de l’opinion publique malienne, à  cause de leur gestion calamiteuse de l’ère démocratique. Beaucoup de Maliens sont plutôt agacés par les cris d’orfraie et les agitations des membres du FDR, qui n’ont pour seul but que de revenir aux affaires pour satisfaire leurs appétits gargantuesques. C’’est pourquoi, contexte oblige, ils gagneraient à  revoir leur copie pour apporter appui et assistance à  l’enfant de Ségou dans la réussite de sa mission, dans l’intérêt du pays. En tout cas, le seul mot d’ordre ou slogan qui vaille doit être : je SCMD (je soutiens Cheick Modibo Diarra) et son équipe !