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Crise malienne : La mission sacrée du Capitaine Sanogo…

Il semble évident que le capitaine Sanogo et la CEDEAO ne soit pas sur la même longueur d'onde malgré les…

Il semble évident que le capitaine Sanogo et la CEDEAO ne soit pas sur la même longueur d’onde malgré les tractations diplomatiques qui ont émaillé Bamako ces derniers jours. Ce qui à  long terme, pourrait desservir le peuple malien et profiter davantage aux rebelles du nord. La situation sur le terrain l’a prouvé. Tombouctou est aux mains des rebelles ou plutôt du groupe islamiste Ançar Dine, qui y planté son drapeau. Dans quelques jours, le Mouvement National de libération de l’Azawad, MNLA, entend proclamer son indépendance.. Vous avez dit démocratie mon capitaine ? Autrement préoccupant, le différend de compréhension entre les attentes de la CEDEAO qui exige le retour à  l’ordre constitutionnel immédiat, donc la démission du capitaine Sanogo au profit de Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale, qui prendrait l’intérim et la mission sacrée que s’est confiée le capitaine à  lui-même. Ses propos à  l’hebdomadaire Jeune Afrique sont clairs : «Â  Selon la Constitution, en l’absence du président élu, C’’est à  Dioncounda Traoré [le président de l’Assemblée nationale, NDLR] de mener à  bien le processus de transition. Mais son mandat expire le 8 juin. Et en toute objectivité, je ne pense pas qu’il puisse organiser les élections dans le délai constitutionnel de 40 jours. Donc si on l’y place aujourd’hui, lui aussi sera illégalement à  la tête de l’à‰tat à  cette date, et on devra repartir à  zéro. D’o๠l’idée de mettre en place dès maintenant une convention nationale, composée de membres de la société civile et de militaires pour mener à  bien le processus qui conduira aux élections ». Dimanche soir, lors de sa déclaration, le capitaine Sanogo avait crée l’espoir chez les uns et ce mardi, alors qu’il procède à  des nominations dans son état major, l’inquiétude face à  l’embargo est monté crescendo chez les Maliens. L’hydre à  trois têtes Le capitaine Sanogo n’a donc pas l’intention de quitter le pouvoir de sitôt, encore moins l’envie de voir Dioncounda Traoré diriger une transition trop rapide. Non le pouvoir arraché ne saurait être rendu trop vite. Le capitaine Sanogo s’est confiée une mission sacrée, celle de restaurer une démocratie qu’il juge pervertie et qu’il ne veut pas remettre aux anciens alliés d’ATT. C’’est donc pour cela que le capitaine Sango a renversé le général, pour régler par ailleurs la crise du Nord o๠de nombreus soldats maliens ont laissé la vie. Mais comment y arrivera-t-il seul et sans une armée décapitée de ses têtes, trahie par ses généraux ? Après la CEDEAO, C’’est au tour du Conseil de Sécurité de statuer sur la situation au Mali. Alors que beaucoup réclament l’urgence d’une offensive au nord pour contrer les rebelles, ces derniers sont signalés aux alentours de Mopti, dont les habitants désertent déjà  les lieux… Quel nouvel espoir faut-il attendre de la junte ? «Â Le capitaine Sanogo donne le tournis à  la classe politique malienne’, commente un éditorialiste. «Â Je ne comprends plus sa position, il n’a pas l’intention de partir’, exprime une bamakoise dépitée. Entre espoir et incertitudes, la population malienne, ne sait plus à  quel saint se vouer et risque bien de se trouver prise au piège des volontés de la junte et de la CEDEAO. La crise malienne, C’’est une hydre à  trois têtes, et chacune d’elle veut manger l’autre.