Crise malienne : les ONG dans la tourmente

Après le coup d'Etat de fin mars 2012, la plupart des partenaires techniques et financiers occidentaux ont arrêté leur coopération…

Après le coup d’Etat de fin mars 2012, la plupart des partenaires techniques et financiers occidentaux ont arrêté leur coopération avec le Mali. Or, ce sont eux qui financent, à  travers l’Etat malien, la plupart des activités des Organisations Non Gouvernementales(ONG). Aujourd’hui, celles-ci se retrouvent, dans leur grande majorité, en situation de cessation d’activité. Presque plus d’activités de terrain Les ONG participent de manière indéniable au développement socio économique du Mali, en particulier des populations à  la base. Dans leurs domaines d’intervention respectifs, micro finance, entreprises, santé, élevage, agriculture, éducation, radios communautaires, paix sociale, consolidation de la démocratie et de la décentralisation etc., elles apportent énormément aux communautés. Au Mali, il en existerait1261, selon la cellule d’appui au développement à  la base(CADB), dûment recensées et signataires d’accord cadre avec l’Etat. Cette structure est chargée du suivi des ONG pour la gestion des fonds de leur fonds sur le terrain. Selon le directeur fraà®chement nommé Karim Togola, la crise a durement frappé le secteur des ONGs dans son ensemble. Pour les avoir rencontrées, il y a à  peine quelques semaines, M. Togola peut aujourd’hui affirmer que ces organisations ont de sérieux problèmes. Particulièrement, en ce qui concerne leurs activités sur le terrain et leur fonctionnement interne, à  cause de l’arrêt des financements. En effet, il est que pour agir, elles dépendent fortement de l’appui extérieur. Licenciement oucoupes dans les salaires, les recettes pour la survie La plupart d’entres elles tentent de survivre en prenant des mesures drastiques, telles que la réduction du personnel, ou encore la coupe dans les salaires. Certaines ont même tout simplement mis la clé sous la porte. Sory Ibrahima Coulibaly a perdu son emploi le mois de juin dernier. « Nous évoluons dans le domaine de la bonne gouvernance. Avec la crise, l’ONG est momentanément arrêtée. Nos bailleurs ont plié bagage après le coup d’Etat » témoigne –t-il. Les coalitions Alternative pour le Développement (CAD), CAFO soufflent toutes dans la même trompette. Au niveau même de la CADB, les choses ne sont pas roses. La structure elle-même est sérieusement touchée par la crise car son fonctionnement est entravé par l’insuffisance budgétaire. « Nous avons un seul véhicule pour la visite des ONG sur le terrain, malheureusement on n’a pas le fond nécessaire pour remplir cette tache normalement », confie le Directeur Togola. Une situation qui impacte fortement les populations bénéficiaires qui sont ainsi frappées dans leurs activités quotidiennes, par manque d’un soutien qui était le bienvenu. Des fortunes diverses Au niveau des ONG internationales, la situation est différente. Bien que les aides soient suspendues, elles arrivent tout de même à  tourner grâce à  des fonds d’urgence débloqués pour les actions humanitaires sur le terrain. Action contre la faim (ACF), Oxfam, Save the Children et World Vision fournissent de l’aide d’urgence à  près de 6 millions de personnes dans la région, mais affirment n’avoir pour le moment réussi à  mobiliser qu’un tiers des besoins de financement pour poursuivre cet important travail dans les prochains mois. On estime les besoins financiers des quatre organisations à  près de 250 millions de dollars américains, mais uniquement 52 millions de dollars ont été jusqu’ici récoltés. Enfin, pour quelques unes, en particulier, celles œuvrant dans l’humanitaire, elles sont plus sollicitées que jamais. La Croix rouge ou encore Islamique Relier sont ainsi à  pied d’œuvre pour voler au secours des populations du nord Mali, occupé par les groupes islamistes et en proie à  une crise alimentaire et sanitaire sans précédent.